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Internationale de l'Education
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IE: les travailleurs/euses migrant(e)s, véritables piliers de sociétés durables et stables

Publié 18 décembre 2014 Mis à jour 19 décembre 2014

A l'occasion de la Journée internationale des migrants, l'Internationale de l'Education appelle à une refonte majeure des politiques de migration internationale, et considère que les économies d'aujourd'hui ne peuvent fonctionner sans travailleurs/euses migrant(e)s.

Sans migration, les services publics stratégiques – voire les économies tout entières – seraient ébranlés, tandis que les sociétés et les cultures seraient fortement déstabilisées. Cependant, à l'heure où l'extrémisme et l'intolérance prennent une place de plus en plus centrale dans de trop nombreux environnements politiques nationaux, on assiste à la propagation d'idées à la fois populistes et sectaires.

L'Internationale de l'Education (IE) considère que la migration des enseignant(e)s constitue une tendance croissante revêtant de nombreuses formes et motivations, pouvant aller du développement professionnel exemplaire à l'exploitation pure et simple. L'organisation souhaite réaffirmer l'engagement des enseignant(e)s et du personnel de l'éducation à veiller à ce que, dans le monde entier, la migration soit un choix plutôt qu'une nécessité, revête une forme éthique, et vienne soutenir le développement du professionnalisme des enseignant(e)s et des systèmes d'éducation publique de qualité dans tous les pays concernés.

Lever le voile sur les abus et l'exploitation des travailleurs/euses migrant(e)s et y faire face

L'étude 2014 de l'IE intitulée « Obtenir le droit de migration et de mobilité pour les enseignant(e)s» met en lumière une baisse des recrutements directs par des employeurs, au profit des agents privés. Dans le sillage de cette tendance, les travailleurs/euses sont davantage enclins à se laisser manipuler par des agences de recrutement peu scrupuleuses. Sans réglementation efficace, les travailleurs/euses recrutés à l'échelle internationale – et ce, tant dans les secteurs à salaires élevés qu'à bas salaires – se retrouvent confrontés à de graves abus, notamment à des actes de fraude, de discrimination, de coercition économique, de représailles, de servitude pour dettes, voire de traite des êtres humains. Les enseignant(e)s n'ont pas été épargné(e)s par ces différentes formes d'exploitation et l'étude de l'IE fait toute la lumière sur ces histoires.

L'Internationale de l'Education dénonce également le fait que l'Union européenne, dont la prospérité repose sur une population active de plusieurs millions de travailleurs/euses migrant(e)s dont les cultures hétéroclites reflètent mille et une traditions, ait fait cette année un gigantesque pas en arrière, en décidant de mettre un terme au sauvetage en mer des réfugiés. Cette décision fut prise au prix d'un terrible bilan humain: au cours des neuf premiers mois de 2014, au moins 3.072 personnes ont péri en mer Méditerranée. A l'heure où le monde fait face à la plus grande crise de réfugiés jamais connue en 70 ans, ce mépris total pour la vie de personnes cherchant désespérément à échapper au conflit, à la privation et à l'exploitation, coûtera un nombre encore plus important de vies.

2015 marquera le 40e anniversaire de la Convention 143 de l'Organisation internationale du Travail (OIT), qui vise à mettre un terme à l'exploitation des travailleurs/euses migrant(e)s. A l'instar d'autres Conventions clés de l'OIT, dont la Convention sur le droit d'organisation et de négociation collective, cette Convention doit constituer la pierre angulaire d'une politique de migration mondiale. Les migrant(e)s doivent être reconnu(e)s en tant qu'êtres humains jouissant de droits humains, et non pas comme de simples marchandises dont on peut tirer des bénéfices.

Les syndicats d'enseignants défendent les droits des migrant(e)s

Les syndicats d'enseignants du monde entier figurent en première ligne de la lutte pour l'égalité des droits des travailleurs/euses migrant(e)s, et des politiques de migration reposant sur les droits.

« Les enseignantes et enseignants apportent beaucoup aux jeunes élèves et travailleuses et travailleurs, et peuvent contribuer à la prévention du harcèlement en s'opposant aux discours et aux actes de haine à l'encontre des migrant(e)s, proférés par les groupes d'extrême droite », a déclaré le Secrétaire général de l'IE Fred van Leeuwen. « Les établissements d'éducation doivent offrir un environnement sûr et prévenir le harcèlement et le racisme en renforçant la capacité des élèves, des enseignantes et enseignants, du personnel de l'éducation et des parents à respecter autrui, avec ses différences et sa diversité. »

Et le Secrétaire général d'ajouter que la détermination de l'IE, en collaboration avec les autres Syndicats mondiaux, à lutter en faveur de l'égalité des droits pour tous, indépendamment de l'origine ethnique, demeure plus forte que jamais. L'IE et ses affiliés « continueront de défendre cet aspect dans le cadre de leurs campagnes en faveur d'une justice sociale, à travers notre plaidoyer au sein des forums internationaux, à travers la défense des droits des travailleuses et travailleurs du monde entier, comme au sein même de nos organisations et de nos activités. »