Kenya: Les enseignant(e)s retournent au travail malgré la lutte en cours
Bien que les enseignant(e)s kenyan(ne)s soient de retour dans les salles de classe après qu'une décision de justice a mis fin à la fois à un mois d'action syndicale et suspendu le projet du gouvernement de recruter 70.000 enseignant(e)s remplaçant(e)s, le principal problème n'est pas réglé.
Le retour au travail des enseignant(e)s et la menace de les remplacer étant à présent suspendus, la cause réelle de la grève, qui s'est déclenchée dans l'ensemble du système public le 2 septembre et qui a pris fin vendredi, à savoir les augmentations de salaire impayées remontant à 2013, n'a toujours pas trouvé de solution.
La Commission des enseignant(e)s ( Teachers Service Commission– TSC), qui persiste à ne pas respecter la décision du tribunal du travail et des relation de travail ( Employment and Labour Relations Court) datée du 30 juin 2015, de réviser à la hausse le salaire des enseignant(e)s de 50 à 60 pour cent de 2013 à 2017, a refusé de verser les salaires du mois de septembre. Plus de 245.000 enseignant(e)s s'attendent à ne pas percevoir de salaire ce mois-ci, encore une fois en violation d'une décision judiciaire.
Le Secrétaire général du Kenyan National Union of Teachers déclare que les enseignant(e)s sont convenu(e)s de mettre fin à la grève pour le moment tant que la TSC respectera la décision du tribunal, faute de quoi, ils/elles intensifieront leur action, précise-t-il. « Nous avons suspendu [la] grève pendant 90 jours conformément à la décision du tribunal et avons demandé aux enseignants de se tenir prêts à reprendre le mouvement en janvier, si l'augmentation de salaire de 50 à 60 [pour cent] n'était pas versée », a publié Sossion sur son compte Twitter.
La semaine dernière, Fred van Leeuwen, le Secrétaire général de l'Internationale de l'Education, a adressé une lettre au Président du Kenya, Uhuru Kenyatta, l'exhortant à appliquer la décision de justice ordonnant l'augmentation salariale.
« Je suis convaincu que votre gouvernement répondra rapidement aux revendications des enseignantes et enseignants du Kenya, afin de leur permettre de reprendre leurs fonctions sans crainte de représailles. Ainsi, élèves et étudiants pourront poursuivre leur éducation, sans nouvelle interruption », ajoutait le courrier.