L'éducation de la petite enfance
Résolution du 7e Congrès Mondial
Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa, au Canada, du 21 au 26 juillet 2015:
1. Réaffirmant la Résolution sur l’éducation de la petite enfance (EPE) adoptée par le Congrès de 1998 réuni à Washington, ainsi que les activités menées par le groupe de travail de l’IE dédié à l’EPE en vertu de la décision des Congrès de l’IE réunis à Berlin en 2007 et au Cap en 2011;
2. Reconnaissant que les activités menées par le groupe de travail dédié à l’EPE représentent une avancée majeure pour le renforcement de l’accessibilité et de la qualité de l’EPE et l’amélioration de la formation initiale et des conditions de travail du personnel de l’EPE à travers le monde;
3. Prenant acte des résultats des travaux de l’IE et du groupe de travail dédié à l’EPE – rapports, documents politiques, conférences et autres programmes de solidarité en lien avec ce secteur;
4. Notant que, en septembre 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptera très probablement un programme pour le développement post-2015 comportant un volet consacré à l’EPE – une initiative offrant une base solide pour développer et améliorer l’éducation de qualité et l’apprentissage tout au long de la vie pour tou(te)s, dès l’EPE;
5. Rappelant que la tendance mondiale à la privatisation et à la commercialisation des services d’éducation à la petite enfance s’avère grandissante dans le monde;
6. Considérant que les effets de la privatisation sur l’éducation de la petite enfance demeurent très peu documentés à l’échelle internationale;
7. Convaincu que l’éducation de la petite enfance représente un rempart important contre la prolifération du travail des enfants dans plusieurs pays et régions du monde;
8. Soulignant que l’éducation de la petite enfance n’est pas encore considérée comme un droit universel dans plusieurs pays;
9. Prenant en compte les disparités quant aux conditions de travail dans le secteur de la petite enfance dans le monde touchant principalement les femmes professionnelles; et
10. Considérant que les lignes directrices de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la promotion du travail décent pour le personnel de l’éducation de la petite enfance ne sont pas encore connues par l’ensemble des acteurs clés en petite enfance dans le monde.
Le 7e Congrès mondial:
11. Prie instamment l’IE d’adopter les nouvelles perspectives offertes par les objectifs post-2015 pour l’éducation. Afin de continuer à progresser en faveur de l’EPE à l’avenir, l’IE devra apporter son soutien et proposer de nouvelles initiatives organisationnelles.
12. Préconise une approche organisée visant à mettre en œuvre les récentes lignes directrices de l’OIT concernant la promotion du travail décent pour le personnel de l’EPE. L’IE, ses régions et ses organisations membres doivent assurer le suivi nécessaire pour garantir la mise en œuvre de ces lignes directrices. Elles reconnaissent également le plan d’action de l’UNESCO pour une mise en œuvre plus efficace du programme en faveur de l’EPE, comme le stipule le Cadre d’action et de coopération de Moscou de 2010.
13. Rappelle que le secteur de l’EPE constitue une cible privilégiée pour la privatisation et la commercialisation. Pour les fonds d’investissement, l’EPE est perçue comme une opportunité prometteuse et susceptible de générer d’énormes bénéfices. L’exploitation commerciale de l’EPE, considérée dès lors comme une marchandise, constitue un obstacle à l’égalité et à la justice sociale et risque de s’étendre à d’autres secteurs de l’éducation publique.
Mandate le Bureau exécutif de l’IE pour:
14. Créer un organe consultatif consacré à l’EPE, conformément à l’article 14 des Statuts de l’IE. L’objectif de cet organe consultatif consistera à:
a. Coordonner et organiser des activités, partager des connaissances et des expériences;
b. Promouvoir la recherche dans le domaine de l’EPE et, en particulier sur les programmes scolaires à caractère ludique;
c. Poursuivre la recherche sur les causes et les conséquences de la privatisation et de la commercialisation de l’éducation de la petite enfance dans le monde;
d. Promouvoir les Lignes directrices de l’OIT sur la promotion du travail décent pour le personnel de l’éducation de la petite enfance; et
e. Améliorer la formation initiale, le développement professionnel et les conditions de travail des effectifs de l’EPE.