Iran: Action urgente requise pour faire libérer un enseignant syndicaliste
L’Internationale de l’Education réitère son appel à la solidarité mondiale et prie instamment les autorités iraniennes de libérer Esmail Abdi, dirigeant d’un syndicat de l’éducation, dont la grève de la faim met la vie en danger.
L’Internationale de l’Education (IE) a fait part de ses inquiétudes concernant l’état de santé du dirigeant syndical iranien emprisonné, Esmail Abdi. Dirigeant de l’Association des enseignant(e)s de Téhéran, Abdi a entamé sa grève de la faim voici 16 jours et il a perdu 16 kg, ce qui met sa vie en danger. Abdi a été incarcéré à la prison d’Evin, au nord-ouest de Téhéran, après avoir été condamné à une peine d'emprisonnement de six ans le 7 octobre par la 36e chambre de la Cour d’appel de Téhéran.
La « Campagne pour les droits humains en Iran » a souligné qu'Abdi commence à ressentir les effets secondaires de sa grève de la faim: perte de poids, hypertension et vertiges. Il est déterminé à la poursuivre, mais les autorités carcérales n’ont réagi à aucune de ses demandes.
Protestation
Abdi a entamé sa grève de la faim le 30 avril pour protester contre le traitement inique et illégal des militant(e)s civil(e)s en Iran, « l’absence d’indépendance de la justice et la condamnation de militants de syndicats enseignants en raison de leurs activités citoyennes ». Dans une déclaration publiée le 22 avril, il dénonçait la répression permanente des enseignant(e)s par l'administration « réformiste » de Rohany: « Aujourd’hui, après la conclusion de l’accord sur le nucléaire, alors que chacun appelle de ses vœux l’Etat de droit, la démocratie, le respect des droits humains, les libertés civiles, etc., nous sommes encore soumis à la répression illégale de nos droits, à l’arrestation et à la détention de militants syndicaux et enseignants à l’issue de simulacres de procès, expédiés en quelques minutes avec des sentences établies à l’avance. Toutes nos activités citoyennes sont transformées en problèmes de 'sécurité' sans fondement et servent de prétexte pour nous envoyer en prison. »
Solidarité
Néanmoins, grâce aux appels des associations professionnelles d’enseignant(e)s et à la détermination collective, les enseignant(e)s ont eu recours à des marches « silencieuses » et ont participé aux assemblées générales d’associations d’enseignant(e)s et à diverses campagnes, comme la « Campagne pour un budget équitable », qui a recueilli 110.000 signatures, pour attirer l’attention sur leurs problèmes.
« Par ces efforts, les enseignantes et enseignants ont prouvé qu’en dépit de nos divergences politiques, nous sommes unis dans la défense de nos droits et libertés et totalement indépendants de toute action politique », affirme Abdi.
Détention
L’Alliance internationale de soutien aux travailleurs/euses d’Iran a déclaré qu'Abdi est soumis à des conditions de détention sévères, qu’il n’a pas de contact avec le monde extérieur et que son épouse et ses enfants n’ont pas le droit de lui rendre visite.
Son épouse a déclaré n’avoir pas eu de nouvelles de l’état et de la santé de son mari depuis le 1er mars. Elle est extrêmement inquiète pour la sécurité et le bien-être de son époux.
L’avocat d'Abdi, Amir Salari, a déclaré à la « Campagne pour les droits humains en Iran » que « nous tenons tous les responsables du gouvernement, ministre de la Justice, Cour suprême, procureur général, procureur du district de Téhéran, Président, ministre des Renseignements et d’autres fonctionnaires de la sécurité, pour responsables de toute atteinte à Monsieur Abdi ».
IE: Condamnation
L'IE condamne fermement le fait qu'Abdi ait été visé par le gouvernement en raison de ses activités syndicales et réclame un enseignement public gratuit et accessible pour tou(te)s. Au lieu de prendre en considération les revendications des syndicats indépendants, telles que des salaires supérieurs au seuil de pauvreté, un système national de santé décent, des régimes de retraite décents, une éducation gratuite, des salles de classe sûres pour les étudiant(e)s et l’arrêt de la privatisation de l’éducation, l’IE considère que le régime iranien a intensifié ses pressions sur les militant(e)s de l’éducation.
Soutien nécessaire
Abdi, comme d’autres collègues iraniens, a besoin de votre soutien. Agissez et faites entendre votre protestation aux autorités iraniennes au sujet de la peine d’emprisonnement de six ans infligée à Abdi et exigez sa libération immédiate!
L’appel à une action urgente de l’IE est disponible ici.