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Credit: Twitter/joshjeje2
Credit: Twitter/joshjeje2

Ouganda: Le gouvernement doit immédiatement mettre un terme à l'intimidation des enseignant·e·s

Publié 20 juillet 2022 Mis à jour 26 juillet 2022

L'Internationale de l'Éducation a fermement condamné l'intimidation dont sont victimes les enseignant·e·s qui mènent actuellement une action revendicative sous la houlette de l' Uganda National Teachers Union (UNATU), une organisation affiliée à l'Internationale de l'Éducation.

Dans une lettre adressée à Robinah Nabbanja, Première ministre de la République d'Ouganda et Responsable des affaires gouvernementales au Parlement, le secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation, David Edwards, a critiqué l'ordre donné par le secrétaire permanent de la fonction publique à tou·te·s les enseignant·e·s de l’enseignement public de se présenter au travail le vendredi 24 juin, ainsi que sa demande aux directeur·trice·s administratif·ive·s et aux greffier·ère·s municipaux·ales de soumettre les noms des enseignant·e·s en grève avant le 30 juin afin de les supprimer de la liste des salarié·e·s.

La Convention collective est valide et doit être mise en œuvre

L'Internationale de l'Éducation déplore cette dernière intimidation des enseignantes et enseignants qui réclament une revalorisation salariale sur la base d'une convention collective (CC) en vigueur. L'action syndicale suit la procédure régulière suivie par l'UNATU qui a conduit à la suspension de l'action revendicative en 2019 pour permettre au gouvernement de se conformer aux dispositions de la CC, un accord qui mettait également l'accent sur la question de la non-discrimination.

Le 23 mai, l'UNATU a adressé une notification au gouvernement exprimant son intention de reprendre son action syndicale si le gouvernement insistait pour mettre en œuvre des « augmentations salariales discriminatoires » au lieu d'honorer les engagements pris dans la CC de 2018.

Le Secrétaire général de l'UNATU, Filbert Baguma, a rappelé que, lors de la signature de la CC, il avait également été adopté que les négociations pour 2020/2021 et 2022/2023 visant à éliminer les disparités de barèmes se dérouleraient comme convenu.

Il a ajouté: «Chaque année financière, les enseignantes et enseignants doivent rappeler au gouvernement les engagements pris précédemment. Les enseignants comptent-ils vraiment pour cette nation? Les engagements pris par le gouvernement sont-ils de simples gadgets de salle de conférence destinés à faire taire les enseignantes et enseignants et à déjouer tout plan d'action revendicative ? »

Respecter la Convention 98 de l'Organisation internationale du Travail

Edwards a en outre insisté sur le fait que la Convention 98 de l'Organisation internationale du Travail, ratifiée par l'Ouganda, stipule que les travailleur·euse·s, y compris les enseignant·e·s, ont droit à des salaires, à des conditions de travail et à des conditions d'emploi décents, et que la négociation collective contribue à réglementer les relations entre employeur·euse·s et travailleur·euse·s.

L'Internationale de l'Éducation considère que la tentative de porter atteinte au droit des membres de l'UNATU de bénéficier de la CC avant son expiration en 2023 est « une trahison des enfants ougandais qui ont besoin d'enseignantes et enseignants motivés et soutenus », comme l’a souligné Edwards.

L'Internationale de l'Éducation appelle le gouvernement ougandais à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que l'UNATU puisse exercer pleinement ses droits syndicaux et demande que les menaces pesant sur les enseignant·e·s soient retirées immédiatement et sans condition.

Besoin de relations sociales harmonieuses et d'une éducation de qualité

« Nous exhortons votre gouvernement à assurer des relations professionnelles harmonieuses et une éducation de qualité pour chaque enfant ougandais en honorant la CC comme demandé par l'UNATU », a conclu Edwards.