Sénégal : Quels actes forts pour une éducation publique inclusive de qualité
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Le Sénégal, le bon élève cité en exemple, serait-il un géant aux pieds d’argile ? Avec 25% de son budget pour l’éducation soit plus de 6% de son Produit Intérieur Brut (PIB), ce sont des efforts certes importants qui sont faits mais pour quel résultat ? Plus de 1 500 000 enfants hors des classes, des déficits énormes de personnel enseignant (environ 45 000) et d’infrastructures (des abris provisoires qui deviennent permanents) et un faible taux d’achèvement. Des actes forts, en termes de financement, s’imposent pour une Education Publique Inclusive de Qualité (EPIQ) qui permette la justice sociale et l’émergence.
L’Etat du Sénégal a pris des engagements en 2015 pour les Objectifs de Développement Durable (ODD), il s’est engagé dans le cadre de la Stratégie Continentale d’Education pour l’Afrique (CESA 2016-2025) et a réitéré et renforcé, lors du sommet sur la Transformation de l’Education 2022, ces engagements qui figurent en bonne place dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) [1].
Il faut saluer cette volonté mais aussi se poser des questions.
Au vu des besoins multiples et multiformes, de l’insatisfaction des acteurs - parents d’élèves, personnels enseignants et même le gouvernement - le financement est-il adéquat ? Comment le budget alloué est-il géré ? Quelle part de ce budget arrive au niveau de l’élève ? Pourquoi l’école publique n’est-elle pas performante au point de laisser la place à la marchandisation de l’éducation ?
Ces questions sont à engager avec les acteurs notamment la profession enseignante, à travers ses syndicats.
Le SYPROS et les autres syndicats affiliés à l’IE au Sénégal, réunis dans l’Union Syndicale pour une Education de Qualité, USEQ, sont mobilisés pour que l’éducation publique retrouve sa place d’antan, qu’elle soit performante et accessible à toutes et tous et pour que l’école privée reste juste un appoint et non une source de profits pour les capitalistes.
Aussi, sont-ils engagés dans un plaidoyer pour un financement domestique conséquent de l’éducation par des mécanismes justes tels que la fiscalité mais également pour une bonne gouvernance du système éducatif. A ce titre, le projet d’alliance TaxEd et la nouvelle campagne de l’IE La Force du Public : Ensemble on fait école ! constituent des leviers de ce plaidoyer.
L’éducation n’a pas de prix, elle est une priorité absolue car elle constitue la solution aux autres problèmes de développement, il est donc inacceptable de comparer son budget à ceux d’autres ministères comme le chantent nos gouvernants.
Investir dans l’éducation publique, c’est réduire les disparités, c’est donner les mêmes chances à tous les enfants, riches, pauvres, handicapé·e·s, en ville ou en zone rurale en les dotant d’enseignantes et d’enseignants qualifié·e·s et d’un environnement d’apprentissage sain et sécurisé ; c’est instaurer l’équité et la justice sociale.
Nous sommes engagés pour qu’aucun·e enfant ne soit laissé·e· en rade, que personne ne soit privé de ce droit humain fondamental et nous saluons la quête permanente de l’Internationale de l’Education pour sa promotion et accueillons avec une grande satisfaction cette nouvelle campagne phare sur le financement et la privatisation de l'éducation qui est lancée à l'occasion de la Journée internationale de l'éducation.
Le SYPROS, dans le cadre de l’USEQ, va mettre à profit la période de cette campagne pour sensibiliser davantage les personnels enseignants et les engager dans la mobilisation pour le financement et la promotion d’une EPIQ.
Ce grand chantier exige de nouer des alliances avec les autres syndicats, les associations de parents d’élèves, les associations étudiantes et la société civile pour produire les résultats escomptés.
Aussi, la campagne de l’IE, dans un accompagnement pour le renforcement de l’unité syndicale, des connaissances, et particulièrement la maitrise des enjeux et défis, des moyens de recherches de données fiables, des techniques de plaidoyer et des mécanismes de financement, contribuerait de façon éloquente au travail des syndicats au niveau national sans compter l’effet que la dimension internationale de cette campagne pourrait avoir sur les gouvernants.
C’est la somme des succès des syndicats au niveau national qui fera le succès de cette magnifique campagne La Force du Public : Ensemble on fait école !
L’éducation est une affaire de la communauté alors tous ensemble, syndicats, parents, société civile, mobilisons-nous pour une Education Publique Inclusive de Qualité et contre la marchandisation de l’Education.
Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.