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Education International
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Guinea: EI condemns gross violations of trade union rights

published 27 June 2006 updated 27 June 2006

EI issued a letter dated 27 June to the State Minister of Guinea, Fodé Bangoura, condemning the death threat made to SLECG General Secretary, Louis Mbemba Soumah, nor the minister's vow on 12 June to "crush trade unionists".

Notwithstanding such gross violation of trade union rights, the Guinean government went as far as to murder protesting students and unemployed youths using security forces when they took to the streets on 12 June.

Violence and unrest shook the country after A general strike was launched by the Guinean trade union centres on 8 June to protest against rising living costs. Students also participated in the protests and were joined by thousands of education workers.

In the same letter, EI noted that it is pleased that a tripartite agreement was signed on 16 June, by which the government will repay the salary arrears as well as suspended bonuses for teachers. The special clause was also added in the agreement that "the three parties agree that neither threats, nor sanction, nor arrests, nor arbitray changes will be made to any trade union leader or member for any strike action".

EI hopes that the Guinean authorities will abide by the terms of the agreement, which is the prerogative of any regime which respects the international labour conventions.

Below is EI's letter in French, dated 27 June 2006:

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Ministre d'Etat, chargé des Affaires présidentielles M. Fodé Bangoura

Bruxelles, 27 juin 2006

Monsieur le Ministre,

L'Internationale de l'Education (IE), la plus grande fédération syndicale mondiale d'éducateurs représentant plus de 29 millions de membres dans 166 pays, dont la FSPE et le SLECG en Guinée, a été très choquée de lire dans Jeune Afrique l’Intelligent du 18 juin que notre collègue, Louis Mbemba Soumah, secrétaire général du SLECG a été menacé de mort et que vous aviez déclaré le 12 juin vouloir «broyer les syndicalistes».

Ces menaces interviennent suite à la grève générale lancée par les centrales syndicales guinéennes pour protester contre la cherté de la vie. Cette façon de croiser le fer et de menacer ne permet jamais d’arriver à un dialogue serein, alors que la situation l’exige.

Le recours à la menace, allant même jusqu’à l’assassinat d’étudiants par les forces de l’ordre, constitue une transgression très grave. Il est également indécent que le gouvernement ait tenté de briser le mouvement syndical en recourant à des enseignants "volontaires" pour surveiller les candidats dans les salles d'examen (en leur promettant 70.000 Fg contre 30.000 Fg initialement accordés aux enseignants).

Vous n'ignorez pas que la précarité ne cesse de s'aggraver et que l'éducation et la formation de la jeunesse sont primordiales pour le développement du pays. Or, une éducation de qualité passe par des enseignants valorisés et respectés. La paupérisation qui frappe les enseignants est inacceptable. L'enseignement est une profession, et non du volontariat. Une rémunération décente permet de garder les enseignants motivés et dévoués à leur profession.

Dans ce contexte, l’IE souligne comme un développement positif la signature d’un accord tripartite le 16 juin, portant notamment sur le paiement des arriérés de salaires aux anciens contractuels de l’éducation et leur prise en charge suite à leur intégration dans la fonction publique, la remise des primes suspendues pour certains enseignants et chercheurs, le relèvement de l’âge de la retraite et le paiement des arriérés de salaires aux enseignants retraités en 2004. L’IE ne manquera pas de veiller à la mise en œuvre scrupuleuse de cet accord tripartite.

L’IE note également un paragraphe spécial de l’accord qui précise que «Les trois parties sont convenues qu’aucune menace, ni sanction, ni arrestation, ni mutation arbitraire ne sera menée contre aucun responsable syndical ou adhérent à la base pour fait de grève».

L’IE espère qu’à l’avenir les responsables du gouvernement de Guinée respecteront cet engament majeur qui est l’apanage d’un régime démocratique respectueux des conventions internationales du travail.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma considération,

Fred van Leeuwen Secrétaire général

Cc: Présidence Primature Ministre de l’Emploi et de la Fonction Publique Ambassade de Guinée à Bruxelles