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Mobilisation des syndicats de l'éducation à  propos des changements climatiques

Publié 25 juillet 2011 Mis à jour 31 mars 2017

Le 6ème Congrès mondial de l'Internationale de l'Education (IE), réuni au Cap, en Afrique du Sud, du 22 au 26 juillet 2011:

  1. Reconnaît que les changements climatiques induits par l'homme ont de graves conséquences environnementales, économiques et sociales pour tous les pays et tous les peuples, et représentent l'un des défis mondiaux les plus sérieux que les gouvernements et la société civile aient à relever au 21ème siècle;

  1. Rejette toutes les tentatives visant à promouvoir la puissance atomique comme alternative propre à la production d'électricité avec émissions de carbone. Tchernobyl et Fukushima l'ont démontré: l'énergie nucléaire n'est ni sûre, ni durable, et devrait être substituée par une énergie renouvelable.

  1. Estime que les fédérations syndicales internationales ont un rôle important à jouer en matière de façonnement de l'opinion publique et de la politique dans le domaine des changements climatiques et qu'une action en vue d'en atténuer les effets est essentielle pour tous les syndicats, car:

  1. La transition vers une économie à faibles émissions de carbone requiert de nouveaux schémas en matière de production, de consommation et d'emploi; les travailleurs/euses doivent être impliqué(e)s de manière essentielle dans cette transition ;

  2. Cette transition requiert une action collective de la part des gouvernements et de tous les secteurs de l'économie, à l'échelle nationale et mondiale; les syndicats sont bien placés pour utiliser leur force organisationnelle et collective pour amener les changements structurels nécessaires en vue de créer des systèmes de production et de distribution à faibles émissions de carbone.

  1. Affirme le rôle particulièrement important de l'éducation et de la recherche dans le cadre de la conduite du débat autour des changements climatiques, notamment en assurant que celui-ci se fonde sur des informations fiables, basées sur des faits scientifiques.

  1. Déclare que les institutions éducatives, ont une part de responsabilité dans la réduction des émissions dans le cadre des actions collectives nationales et mondiales que tous les secteurs économiques doivent entreprendre;

  1. Reconnaît la nécessité d'un accord international contraignant pour remplacer le Protocole de Kyoto et l'insuffisance du cadre et des niveaux de réduction des émissions auxquels les Etats se sont engagés lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue à Cancun (Mexique) en 2010. Cet accord doit intégrer un plan international de recherche publique, basé sur des coopérations nationales, régionales et internationales, portant sur les énergies les moins polluantes, l’efficacité énergétique, la sobriété énergétique et les changements structurels nécessaires à la transition vers une économie à faibles émissions de gaz à effet de serre;

  1. Note que les membres des syndicats de l'éducation affiliés à l'IE ont un rôle important à jouer pour instruire les étudiant(e)s à propos des causes et des effets des changements climatiques, et des changements structurels nécessaires en vue de créer des systèmes de production et de distribution à faibles émissions de gaz à effet de serre, et pour mettre en œuvre des mesures de réduction des émissions de carbone dans les institutions éducatives, notamment dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche, consommateur intensif d'énergie;

  1. Encourage toutes les organisations membres à sensibiliser leurs membres aux questions environnementales et à prendre des mesures afin de :

  1. Mettre en œuvre des projets de sensibilisation de leurs membres aux changements climatiques pour les aider à explorer les différentes façons de réduire la pollution et de préserver les ressources financières, environnementales et matérielles ;

  2. Promouvoir des politiques et des pratiques respectueuses de l'environnement sur le lieu de travail;

  3. Chercher à étendre le rôle des représentants syndicaux sur chaque lieu de travail en vue d'assurer la rédaction de clauses sur les changements climatiques et le développement durable, à intégrer aux négociations menées avec les employeurs et dans les accords de travail ;

  4. Demander que les programmes scolaires à tous les niveaux des institutions éducatives incluent des séances spécifiques sur les changements climatiques ;

  5. S'inspirer des nouvelles pratiques professionnelles et mesures de négociation collective pour réduire l'empreinte carbone des institutions éducatives;

  6. Encourager tous/toutes les éducateurs/trices à enseigner aux générations futures l’importance du développement durable, de la biodiversité et des changements climatiques par une sensibilisation aux écosystèmes autochtones;

  7. S'assurer que, dans la mesure du possible, tous les syndicats du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche exercent des pressions afin que leurs institutions d'enseignement supérieur signent la Déclaration de Talloires de l'Association des présidents d'université pour le développement durable (1990) et ratifient la Charte universitaire Copernicus pour le développement durable (1994).

  8. Promouvoir les changements climatiques en tant que domaine d'étude spécifique s’intégrant dans une approche interdisciplinaire à tous les niveaux de l'éducation, formation des enseignant(e)s comprise;

  9. Faire pression pour la protection des programmes de recherche et un investissement accru dans la recherche sur les changements climatiques et le développement durable;

  1. Mandate le Bureau exécutif pour:

  1. Inscrire la question des changements climatiques à l'ordre du jour de ses propres réunions, conférences et séminaires, et dans les discussions menées auprès des organisations internationales;

  2. Soutenir les campagnes et les initiatives mondiales du mouvement syndical international et des organisations intergouvernementales pour promouvoir une transition vers des industries fondées sur l'utilisation d'énergie renouvelable produite au plan local et qui créent des emplois durables sur le plan environnemental et social, avec des conditions de travail équitables et justes;

  3. Assurer la sensibilisation des membres et de la société au travers de sites Internet, articles, formations, etc.;

  4. Assurer le partage d'informations orientées vers l'action entre les affiliés et l'IE, et entre l'IE et d'autres Fédérations syndicales internationales (ITF, par ex.);

  5. Assurer la participation de l'IE à la Décennie des Nations Unies pour l'éducation au service du développement durable (2005-2014), menée par l'UNESCO;

  6. Développer la mise en place d'un réseau électronique d'affiliés soucieux de faire avancer ce programme.