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L’IE réagit à la rédaction du Rapport sur le développement dans le monde sur l’éducation de  la Banque mondiale

Publié 28 avril 2017 Mis à jour 10 mai 2017

Fortes de leurs connaissances concrètes des systèmes de l’éducation, de la politique et des pratiques éducatives, l’Internationale de l’Education et ses organisations membres ont réagi, à l’issue de consultations régionales à travers le monde, au document de réflexion de la Banque mondiale relatif à son Rapport sur le développement dans le monde « Accomplir la promesse d’une éducation au service du développement » qui sera publié cette année.

« Bien que nous partagions l’intérêt exprimé par la Banque mondiale quant à l’amélioration de l’apprentissage, nos préoccupations sont bien plus larges », a déclaré le secrétaire général de l’Internationale de l’Education (IE) Fred van Leeuwen. « Des décennies de réformes normatives axées sur les tests et la fatigue que celles-ci ont suscitée auprès des éducatrices et éducateurs à travers le monde démontrent que le simple recours et la dépendance vis-à-vis des évaluations sommatives ne sont pas synonymes de qualité ».

Le rapport sur le développement dans le monde est un rapport annuel publié depuis 1978. Il présente chaque année une analyse approfondie d’un aspect particulier du développement. Le rapport exerce une influence sur la définition des recommandations politiques de la Banque mondiale et conseille les gouvernements, et en particulier les ministères des Finances des pays du sud et du nord.  Après 40 ans de publication, le Rapport sur le développement dans le monde de cette année met l’accent sur l’éducation. Principale source de financement externe du secteur, la Banque mondiale est à cet égard un acteur incontournable de la définition des politiques éducatives.

Veuillez lire la réaction complète de l’IE ici

Investir dans des enseignant(e)s et des personnels de soutien à l’éducation formé(e)s, qualifié(e)s, motivé(e)s et bien appuyé(e)s.

Bien que le document de réflexion affirme que le rapport porte sur la prise de bonnes décisions pour l’éducation, des décennies de réformes de l’éducation financées par la Banque mondiale ont réduit l’attrait d’une carrière dans l’éducation. En réalité, en imposant les politiques d’ajustement structurel qui se sont traduites par un plafonnement des salaires des enseignant(e)s et une baisse de l’investissement dans le secteur public, la Banque mondiale a largement contribué à la crise de l’apprentissage. L’investissement dans le personnel de l’éducation exige de cibler les facteurs structurels affectant directement l’action des enseignant(e)s, tels que les classes surchargées, le manque de formation et de développement professionnel ainsi que les bas salaires et leur versement irrégulier.

Garantir le dialogue social et la consultation des parties prenantes de l’éducation concernées aux fins d’une réforme d’envergure de l’éducation

Comme l’indique à juste titre le document de réflexion, il est important de « guider la réforme de manière efficace » ce qui ne sera possible qu’à travers un véritable dialogue avec les enseignant(e)s et leurs syndicats sur les politiques. Les syndicats de l’éducation ont une connaissance approfondie de la réalité sur le terrain et peuvent jouer un rôle important afin d’utiliser au mieux les ressources et élaborer une politique de l’éducation pertinente. La Banque mondiale a tout intérêt à mieux utiliser l’expertise des syndicats de l’éducation et de la société civile au cours du processus d’élaboration de ce rapport. Ses recommandations et conseils en seront sans aucun doute plus pertinents.

Pour en savoir plus sur la politique de la Banque mondiale sur les enseignant(e)s, veuillez lire l’étude de l’IE Le double langage de la Banque mondiale à propos des enseignant(e)s: Analyse de dix années de prêts et de conseils