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La valeur fondamentale des libertés académiques mise à l'honneur à Paris

Publié 31 octobre 2017 Mis à jour 2 novembre 2017

Le statut du personnel enseignant de l'enseignement supérieur était au centre d'un événement organisé par l'Internationale de l’Education à Paris, où chercheurs/euses et universitaires, aux côtés des syndicats de l'éducation, ont mis en lumière un secteur menacé.

Marquant le 20e anniversaire de la Recommandation de l'UNESCO de 1997 concernant le personnel enseignant de l'enseignement supérieur, cet événement, le lancement d'un rapport et un débat de spécialistes, organisé dans le cadre idéal de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où ont été diplômé(e)s d'innombrables personnages célèbres, depuis Voltaire et Marie Curie jusqu'à l'actuel Président français Emmanuel Macron, s'est penché sur les libertés académiques et le statut professionnel.

Organisé le 31 octobre pour commémorer l'amendement à la Recommandation de 1966 concernant la profession enseignante, l'événement, qui a accueilli un grand nombre de représentant(e)s de l'éducation, a réaffirmé spécifiquement l'importance de l'enseignement supérieur et de la contribution des universitaires.

Cette thématique d'actualité a également attiré des membres des affiliés de l'Internationale de l’Education, ainsi que des représentant(e)s de la communauté universitaire, dirigeant(e)s enseignant(e)s et étudiant(e)s. L'événement était organisé en marge de la Conférence générale de l'UNESCO, réunie du 30 octobre au 14 novembre.

Emmené par le Secrétaire général de l'Internationale de l’Education, Fred van Leeuwen, l'événement met en lumière la Recommandation de l'UNESCO mais aussi, et plus important encore, le grand nombre de droits et de libertés qui y sont défendus et dont sont privé(e)s les universitaires.

« La Recommandation met l'accent sur l'enseignement post-secondaire et les défis rencontrés par la communauté universitaire à travers le monde », a déclaré van Leeuwen au moment de faire le bilan de la situation de l'enseignement supérieur dans des pays tels que la Turquie ou la Colombie. « Nos institutions d'enseignement supérieur étaient auparavant réputées, à juste titre, pour offrir des espaces de réflexion et de liberté intellectuelle. Les universitaires pouvaient poursuivre leurs recherches et enseigner des idées remettant en cause celles véhiculées par les gardiens de l'immuabilité de nos sociétés. Hélas, ce droit leur est aujourd'hui retiré ».

Afin de démontrer à quel point la réalité de nos universités a changé au fil des ans, le Président de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Georges Haddad, a rappelé les premiers jours de sa carrière:

« Lorsque j'ai commencé en tant qu'assistant chargé de cours, mon salaire me permettait de louer un appartement dans le centre de Paris ». Comme beaucoup le savent, aujourd'hui ce n'est plus possible. Trop d'universitaires sont contraint(e)s de nos jours de partir loin de Paris pour exercer la profession qui était la sienne au début de sa carrière il y a quatre ans.

Haddad a également souligné l'importance de la recherche pour l'enseignement supérieur. Reconnaissant le rôle critique des professeur(e)s lorsqu'ils/elles génèrent des idées et des connaissances auprès de leurs étudiant(e)s, il ajoute que rien n'est possible sans la recherche, laquelle demeure au centre des travaux et des carrières du personnel enseignant de l'enseignement supérieur.

Il a également expliqué en quoi l'enseignement supérieur est indispensable au maintien de démocraties fortes. Ceci rend le statut du personnel de l'enseignement supérieur critique pour maintenir non seulement des institutions éducatives fortes, mais aussi les principes démocratiques.

Nelly Stromquist, auteur de « Vingt ans plus tard: les efforts internationaux pour protéger les droits du personnel enseignant de l'enseignement supérieur sont insuffisants », un rapport lancé à l'événement, n'a pas été en mesure de présenter son travail, étant tombée malade inopinément. David Robinson, Directeur exécutif de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université, s'est chargé de présenter l'étude en son absence.

Ont participé au débat: Qian Tang, sous-Directeur général adjoint pour l'éducation à l'UNESCO; Monique Fouilhoux, Présidente de la Campagne mondiale pour l'Education; Cyril Cosme, Directeur à l’Organisation Internationale du Travail, à Paris; Beatrice Avalos, membre du CEART et du Centre de recherche avancée pour l'éducation, à l’Université du Chili; et Edem Adubra de l’UNESCO.