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Fidji: la Conférence des ministres de l'Education du Commonwealth donnera la priorité à une éducation de qualité et gratuite et aux éducateurs/trices

Publié 27 février 2018 Mis à jour 1 mars 2018

L'Internationale de l'Education a appelé les gouvernements à mettre l’enseignement public gratuit et de qualité et les éducateurs/trices au cœur des efforts pour atteindre la durabilité et la résilience par l'éducation.

Cet appel a été lancé lors de la 20e Conférence des ministres de l'Education du Commonwealth (CCEM), tenue à Nadi, à Fidji, du 19 au 23 février. En se concentrant sur le thème « Durabilité et résilience: l'éducation peut-elle répondre aux attentes? », les participant(e)s ont discuté des moyens d'atteindre les objectifs de développement durable (ODD) et d'assurer la résilience dans le Commonwealth et dans d'autres pays.

Peu de progrès pour les ODD

S'exprimant à l'ouverture du Forum des partenaires intégrés du CCEM, la Présidente de l'Internationale de l'Education (IE) Susan Hopgood a rappelé aux gouvernements que, près de deux ans et demi après leur adoption, les ODD des Nations Unies doivent encore être traduits en actions concrètes aux niveaux national et local. Elle a souligné que des millions d'enfants et d'adolescent(e)s ne sont toujours pas scolarisé(e)s et que ceux/celles qui restent sur le côté sont souvent des jeunes habitant dans des zones en conflit, rurales et marginalisées, des filles, des enfants handicapés, des migrant(e)s et des réfugié(e)s, des groupes autochtones et des minorités ethniques.

Des progrès tangibles sur l'engagement des ODD à réduire le réchauffement climatique sont encore à réaliser, a déclaré Susan Hopgood, décrivant le changement climatique comme « l'urgence cruciale de notre époque ». Elle a ensuite exhorté les gouvernements à prendre des mesures immédiates pour lutter contre le changement climatique.

« Les progrès vers la mise en œuvre de l'ODD 4 sur l'éducation de qualité ont été entravés par le manque de financement adéquat, la pénurie d'enseignants, l'insuffisance des infrastructures et l'insuffisance des ressources d'enseignement et d'apprentissage », a déploré Susan Hopgood.

Garantir des systèmes, des éducateurs et des étudiants résilients

Elle a noté que, en examinant le terme «résilience», les participant(e)s devraient éviter de transférer la responsabilité de traiter des phénomènes mondiaux tels que le changement climatique, la radicalisation, les conflits et autres défis des gouvernements aux individus.

« S'attendre à ce que les individus absorbent les chocs et rebondissent au nom de la résilience sans s'attaquer aux causes structurelles et profondes des défis qui affectent nos pays, nos communautés et nos systèmes éducatifs, serait non seulement injuste, mais une négation de la responsabilité première des gouvernements », a-t-elle souligné.

Hopgood a également suggéré trois impératifs pour atteindre les ODD, la durabilité et la résilience à travers l'éducation, à savoir des systèmes éducatifs résilients, des éducateurs/trices résilient(e)s et des étudiant(e)s résilient(e)s. Elle a insisté sur le fait que les systèmes éducatifs résilients, durables et inclusifs soient gratuits et financés par l'État, soulignant que les écoles privées à but lucratif, y compris les écoles privées à faible coût, ne sont pas une panacée pour une éducation inclusive pour tou(te)s.

Elle a également exhorté les gouvernements à renforcer les capacités des enseignant(e)s et des éducateurs/trices en leur offrant une formation de grande qualité et des possibilités continues de développement professionnel et en leur accordant l'autonomie professionnelle dont ils ont besoin pour prendre des décisions en matière d'enseignement et d'apprentissage.

Hopgood s'est en outre opposée à la focalisation étroite de nombreux gouvernements sur la concurrence et les tests, regrettant le fait que cela tende à inhiber la capacité des étudiant(e)s à résoudre des problèmes, à créer, à innover et à s'adapter à de nouvelles situations.

Les gouvernements doivent offrir à tous un enseignement gratuit et de qualité

Contribuant à un débat d'expert(e)s sur la responsabilité dans l'éducation, Dennis Sinyolo de l'IE a affirmé que l'éducation est un droit humain fondamental et un bien public, dont la mise à disposition devrait être garantie par l'Etat. Il a ensuite proposé des mesures visant à assurer un enseignement public et gratuit pour tou(te)s. Ces mesures comprennent la garantie d'une meilleure perception des revenus nationaux, la suppression de l’évasion fiscale, la lutte contre la corruption et la réalisation des objectifs convenus au niveau international pour le financement de l'éducation.

Le Groupe des enseignants du Commonwealth (CTG), un groupement d'organisations membres de l'IE dans les pays du Commonwealth, s'est réuni conjointement avec le CCEM pour discuter de la réponse globale de l'IE à la privatisation et à la commercialisation, ainsi que du cadre proposé par l'IE en ce qui concerne les normes professionnelles pour l’enseignement.