Ei-iE

Royaume-Uni: des problèmes de santé mentale préoccupants pour de trop nombreux étudiant(e)s

Publié 2 août 2018 Mis à jour 7 août 2018

En réaction à l’annonce par le ministère britannique de l’Education de ses plans pour que toutes les écoles enseignent aux enfants l’importance d’une bonne santé mentale et physique, la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers a souligné que les questions de santé mentale constituent un élément quotidien de la vie de nombreux étudiant(e)s.

Les réductions des effectifs rendent plus difficile la tâche de soutenir l’apprentissage et le bien-être des enfants

Selon une enquête réalisée en mars 2018 et publiée le 19 juillet dernier par la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT), les enseignant(e)s déclarent lutter pour faire bénéficier d’un soutien professionnel les étudiant(e)s souffrant de problèmes de santé mentale et observent une augmentation du nombre d’enfants et de jeunes atteints de dépression, de crises de panique et de comportements autodestructeurs.

La plupart des enseignant(e)s insistent sur le fait que les réductions des effectifs au sein de leur établissement font qu’il est plus difficile de soutenir les enfants dans leur apprentissage et d’améliorer leur bien-être.

Voici quelques-unes des conclusions de l’enquête, qui a reçu 1.359 réponses:

•             96 % des répondant(e)s disent connaître des étudiant(e)s souffrant de problèmes de santé mentale. Parmi eux, 92 % déclarent que des étudiant(e)s sont anxieux/euses ou font des crises de panique, 80 % mentionnent la dépression et 67 % des signes d’automutilation;

•             près des deux tiers (64 %) des répondant(e)s ne pensent pas qu’eux-mêmes ou leur école soient en mesure de trouver un soutien en temps utile auprès de services spécialisés, comme le CAMHS, pour des étudiant(e)s souffrant de problèmes de santé mentale;

•             plus de la moitié (51 %) estime que les effectifs de leur école ont baissé ces deux dernières années, dont près de deux tiers (65 %) déclarent ne pas être en mesure d’accorder aux étudiant(e)s autant d’attention personnalisée qu’il le faudrait durant les cours en raison de la disparition du personnel de soutien et un pourcentage identique (64 %) affirme que les étudiant(e)s ne disposent pas toujours d’un(e) enseignant(e) qualifié(e) dans la matière donnée ou pour la tranche d’âge concernée en raison de la diminution du personnel enseignant.

L’enquête a également enregistré les inquiétudes de quelques enseignant(e)s concernant la manière dont les exclusions d’étudiant(e)s et les déplacements sont menés.

« Auparavant, jamais les enseignants n’ont eu à traiter un éventail aussi complexe de problèmes de bien-être des étudiants », a reconnu la Secrétaire générale de la NASUWT, Chris Keates.

« La pression qui pèse sur les enseignants et les chefs d’établissement est énorme et menace leur propre bien-être et leur propre santé physique et mentale », a-t-elle averti.

NASUWT: responsabilité du gouvernement et trahison des enseignant(e)s et des étudiant(e)s

Expliquant que ces défis sont aggravés par les réductions des effectifs scolaires et du soutien de spécialistes extérieurs, elle a réaffirmé que le gouvernement doit endosser la responsabilité de la situation que connaissent aujourd’hui les établissements scolaires.

Elle a conclu en soulignant que « continuer à attendre que les écoles règlent seules l’ensemble de ces problèmes équivaut à trahir le personnel et les étudiants ».