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Argentine: l'Internationale de l'Education dénonce l'amende de plusieurs millions infligée pour grève

Publié 3 août 2018 Mis à jour 30 août 2018

S'organiser en syndicats pour lutter pour de meilleures conditions de travail et pour un traitement digne est un droit internationalement reconnu.

En Argentine, le droit à la grève est inscrit dans la Constitution et tout le monde se doit de le respecter.

C'est la raison pour laquelle l'Internationale de l'Education (IE) condamne l'amende de 659 millions de pesos (20 millions d'euros) infligée au Syndicat uni des Travailleurs de l'Education de la province de Buenos Aires (SUTEBA) pour avoir organisé une grève de 48 heures.

La grève a été convoquée par la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina (CTERA), laquelle est affiliée à l’IE, pour demander la résolution des conflits touchant l'enseignement et pour l'annulation des programmes favorisant l'équité en matière d'éducation.

« La criminalisation de la mobilisation sociale et du droit de grève est une forme d'atteinte et d'affaiblissement des voix démocratiques qui revendiquent leurs droits », a déclaré David Edwards, le Secrétaire général de l'IE.

Nous exhortons le Gouvernement à établir le dialogue social fondé sur les lois en vigueur, sur la bonne foi et à laisser de côté les tactiques d'intimidation », a-t-il ajouté.

L’IE réaffirme sa solidarité avec la CTERA et la SUTEBA, lesquelles luttent quotidiennement pour un enseignement public de qualité et accessible à tou(te)s.

Cette amende est une tactique du Gouvernement visant à étouffer la voix collective des enseignant(e)s qui revendiquent leurs droits et de meilleures conditions pour les établissements publics et leurs étudiant(e)s.

Il est urgent de satisfaire ces revendications compte tenu de la mort tragique de deux éducateurs dans une école de Buenos Aires causée par une explosion due à une fuite de gaz. SUTEBA avait dénoncé le manque d'entretien et les problèmes d'infrastructure de cette école et d'autres écoles, des aspects n'ayant pas été abordés. Sandra Calamano, la vice-directrice, et Ruben Rodriguez, le portier, sont morts alors qu'ils s'apprêtaient à préparer le petit déjeuner pour les étudiant(e)s.