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Royaume-Uni: les syndicats de l'éducation inquiets quant au bien-être des étudiant(e)s et des enseignant(e)s après la publication des résultats du GSCE

Publié 7 septembre 2018 Mis à jour 10 septembre 2018

Les syndicats d'enseignants se sont montrés critiques envers les récentes réformes du système éducatif mises en œuvre par le gouvernement et se sont inquiétés quant à la santé et au bien-être des étudiant(e)s et des éducateurs/trices après la publication des résultats annuels du GSCE, le certificat de fin d’études secondaires au Royaume-Uni.

NEU: les nouveaux examens du GSCE restreignent le programme scolaire tout en accroissant le stress des étudiant(e)s

« Le National Education Union félicite tous les étudiants qui reçoivent aujourd'hui leurs résultats du GCSE, ainsi que celles et ceux qui ont travaillé dur pour instruire et aider les étudiants », a déclaré Kevin Courtney, Co-Secrétaire général du National Education Union(NEU), le 23 août.

Il a toutefois critiqué le fait que l'augmentation de la matière à étudier pour les examens du GCSE restreignait le programme scolaire. Courtney a également fait remarquer que le retour à une évaluation basée sur des examens de fin d’année nuisait à la santé mentale des étudiant(e)s. « Nous sommes sérieusement préoccupés par la pression et le stress que ces nouveaux examens du GSCE ont fait subir aux étudiants ainsi qu’au personnel des écoles secondaires et des établissements d'enseignement supérieur, d’autant plus que ces sentiments ont été exacerbés par les bouleversements liés à la mise en œuvre précipitée des réformes. »

Il a expliqué que la suppression quasi totale du contrôle continu et des autres évaluations au cours de l’année pour simplement faire passer aux étudiant(e)s des examens de fin d’année rendait les enjeux des examens extrêmement importants et contribuait à la mauvaise santé mentale des étudiant(e)s.

« Il est évident qu’il y a un problème lorsque nombre d'écoles et d'établissements d'enseignement supérieur pensent qu'il est nécessaire de préparer les étudiants aux examens du GSCE dès la neuvième année, voire la huitième année, afin de venir à bout du contenu de plus en plus difficile et de plus en plus conséquent des examens », a souligné M. Courtney, qui a en outre fait remarquer que cela restreignait le programme scolaire, réduisait le temps alloué à des matières telles que la musique, le théâtre, l’art et la technologie, limitait les choix de carrière pour les jeunes et risquait de les détourner de l’éducation.

Il a insisté sur le fait que les écoles secondaires et les établissements d'enseignement supérieur « [devaient] être libérés du carcan des examens actuels de l’EBacc et du Progress 8 » et être en mesure d’offrir des cours et des activités qui permettent aux étudiant(e)s de se développer sur les plans scolaire, professionnel et personnel et d'accroître leurs aptitudes à la vie quotidienne en parallèle à la connaissance, et non aux dépends de cette dernière, dans la mesure où ces compétences sont toutes importantes pour la vie après et en dehors de l’école.

NASUWT: les résultats du GCSE sont la preuve des efforts des étudiant(e)s et du dévouement des enseignant(e)s

« Il convient de féliciter les étudiants et leurs enseignants pour le travail acharné dont ils ont fait montre en obtenant ces résultats impressionnants », a déclaré Chris Keates, Secrétaire générale de la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT), après la publication des résultats du GCSE.

Elle a souligné que ces résultats, « qui ont été obtenus dans un contexte d’importantes réformes et de bouleversements du système d’évaluation, témoignent des efforts des étudiants et du dévouement de leurs enseignants qui les ont soutenus pour qu'ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. »

Elle a par ailleurs insisté sur le fait « qu'il ne faisait nul doute que les étudiants qui ont passé le GCSE cette année ont été particulièrement anxieux en raison de la mise en œuvre bâclée et précipitée des réformes du gouvernement ». Elle a déploré que ce manque d’organisation ait accru la pression exercée sur les enseignant(e)s, à qui il a été demandé une fois de plus de pallier le fossé creusé par l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre ces réformes de manière cohérente.

« Si nous pouvons célébrer avec fierté les résultats d’aujourd’hui, de graves préoccupations subsistent quant au prix de la santé, de la morale et du bien-être des enseignants et des jeunes qui sont confrontés à notre système d’évaluation », a conclu Keates.