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Allemagne: Les pénuries de personnel limitent l’accès et la qualité de l’éducation de la petite enfance

Publié 7 janvier 2019 Mis à jour 9 janvier 2019

Le manque de soutien et de reconnaissance de la profession d’éducateur·rice de la petite enfance conduit à une pénurie dangereuse de personnel, selon un syndicat allemand.

Des centaines de milliers d’éducateur·rice·s de la petite enfance sont nécessaires en Allemagne, selon le syndicat de l’éducation Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft(GEW), affilié à l’Internationale de l’Education. En fait, plus de 300.000 éducateur·rice·s doivent être trouvé·e·s avant 2025 pour maintenir les niveaux d’accueil actuels, d'après le syndicat. Entre-temps, de nombreux centres de jour ferment leurs portes ou ne disposent pas d’une capacité d’accueil suffisante en raison d’une grave pénurie de personnel observable dans toute l’Allemagne.

Selon Björn Köhler, membre du Bureau du GEW, 100.000 personnes supplémentaires sont nécessaires « immédiatement » et un demi-million  à long terme pour améliorer la qualité du secteur. Le ministère de l’Education a estimé la pénurie à 200.000 personnes à l’horizon 2030 et va affecter un budget supplémentaire de 300 millions d’euros au secteur. Le financement aura pour but d’accroître le recrutement et d’améliorer la rémunération des salarié·e·s actuel·le·s.

Une question de statut

Le GEW considère que la cause sous-jacente de cette pénurie de personnel réside dans les conditions imposées au secteur de la petite enfance. La formation pour devenir éducateur·rice de la petite enfance peut durer jusqu’à cinq ans et doit être financée par l’étudiant·e, tandis que, dans d’autres secteurs, le système allemand de formation en alternance prend en charge les frais de scolarité. « Cela traduit le traitement que notre société accordé à ces emplois », affirme Köhler. « D’autres secteurs davantage dominés par les hommes ont meilleure réputation et cela se reflète dans les salaires de la formation. Les candidats éducateurs de la petite enfance doivent investir leur propre argent ». Selon Köhler, un changement de mentalité de la société s’impose: « Nous devons montrer l’importance de cette profession dans notre société ».