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Suisse: Un nouveau rapport montre que les enseignant·e·s sont surmené·e·s et sous-payé·e·s

Publié 9 mai 2019 Mis à jour 16 mai 2019

En Suisse, les enseignant·e·s sont souvent surchargé·e·s de travail et sous-payé·e·s, surtout s’ils·elles travaillent à temps partiel, selon le dernier rapport sur le temps de travail de la Dachverband Lehrerinnen und Lehrer Schweiz et du Syndicat des Enseignants Romands (SER).

Tous les dix ans, la Dachverband Lehrerinnen und Lehrer Schweiz(LCH) fait réaliser une étude sur le temps de travail du personnel éducatif, les éditions précédentes datant de 1999 et 2009. Le dernier rapport, basé sur un sondage réalisé auprès de 39.600 personnes, montre que la plupart des enseignant·e·s passent entre 8,6 % et 16 % d’heures supplémentaires au travail.

Beat W. Zemp, Président de la LCH, a commenté les résultats en soulignant que « le temps de travail des enseignants suisses est déjà le plus élevé de tous les pays de l’OCDE et, en plus, ils prestent gratuitement des heures supplémentaires. Ce temps supplémentaire représente des centaines de millions de francs suisses ».  Zemp a demandé que la situation soit traitée par les autorités compétentes, qui devraient veiller à ce que le personnel enseignant puisse accomplir ses tâches dans le cadre de son temps de travail normal.

Amélioration pour les travailleur· euse· s à temps plein, mais croissance des postes à temps partiel

Les résultats de l’étude sur le temps de travail montrent que la situation des employé·e·s à temps plein s’est améliorée au cours de la dernière décennie. Les heures supplémentaires restent importantes en Suisse alémanique. La LCH attribue cette amélioration à une meilleure organisation des écoles et des établissements d’enseignement.

Selon l’étude de la LCH, de nombreux enseignant·e·s surmené·e·s acceptent volontairement de réduire leur temps de travail afin de diminuer le nombre d’heures supplémentaires qu’ils doivent y consacrer. Elle met en garde contre le « prix élevé » de cette réaction, soulignant que moins il y a d’heures de travail officielles, plus il y a d’heures supplémentaires travaillées.

Cette situation a également des effets négatifs en matière d’éducation inclusive: 71 % des personnes interrogées dans le cadre de l’étude ont noté que les écoles intégrées manquent de ressources, surtout en ce qui concerne le temps d’enseignement. Le président du Syndicat des Enseignants Romands (SER), Samuel Rohrbach, a souligné que les écoles inclusives ont besoin de plus de personnel, d’autant plus que 50 à 80 % du personnel éducatif se sent surchargé de travail.

La LCH et le SER exigent tous les deux des heures supplémentaires rémunérées pour les enseignant·e·s, une réduction des heures supplémentaires obligatoires, davantage de ressources pour les salles de classe et plus de temps pour le personnel éducatif pour interagir avec les parents.