Ei-iE

Caucus sur les Peuples autochtones: «Nos langues ne sont pas mortes, elles sont en veille et nous devons les raviver»

Publié 20 juillet 2019 Mis à jour 19 août 2019

Environ 200 participant·e·s au Caucus sur les peuples autochtones ont abordé les nombreux impacts du colonialisme sur l'éducation et ont échangé sur les moyens d'aller de l'avant pour garantir leurs droits dans leur intégralité.

Que ce soit en Australie, aux Philippines, en Amérique centrale, en Amérique du Sud ou en Amérique du Nord, les modèles de colonialisme affectant les peuples autochtones ne sont que trop similaires. Les participant·e·s en ont appris davantage sur les conséquences du colonialisme vis-à-vis de nombreux aspects de la vie autochtone, y compris la santé, les rôles traditionnels, la culture, les conditions socioéconomiques, l'accès aux services et l'équité, entre autres.

La violence et le racisme dont sont victimes les peuples autochtones soulèvent de vives inquiétudes et sont autant de raisons éloignant les étudiant∙e∙s des bancs de l'école, qui craignent pour leur bien-être. Les enseignant·e·s ne sont pas non plus à l'abri d'actes de violence épouvantables. Par exemple, lors d'une des séances, une directrice indigène a raconté aux participant·e·s comment elle a été forcée de quitter sa petite école communautaire en Australie (et, en conséquence, sa profession) après avoir retrouvé devant sa porte un kangourou éventré laissé par des citoyen·ne·s racistes. Toutes ces difficultés soulignent l'importance de créer des espaces sûrs pour tou·te·s. L'expression « sécurité culturelle » a été présentée et définie comme la création d'un environnement sûr d'un point de vue spirituel et émotionnel pour les individus, et exempt de toute atteinte à leur identité. Les intervenant·e·s ont souligné à plusieurs reprises l'importance de la Convention de l’OIT sur la violence fondée sur le genre dans le monde du travail récemment adoptée, qui représente une avancée majeure vers une meilleure protection contre la violence au travail.

Toutes les séances n'ont pas été aussi sinistres: les dirigeant·e·s enseignant·e·s ont été invité·e·s à partager des exemples d'initiatives mises en œuvre par leur syndicat afin d’apporter des changements positifs et durables pour les peuples autochtones. L’adaptation des programmes scolaires pour y inclure la culture, les perspectives et la langue autochtones, la formation d’alliances avec des organisations de la société civile et la fourniture de programmes de formation syndicale et de renforcement des capacités ont notamment été citées.

La dernière séance plénière s'est concentrée sur la façon dont l'Internationale de l'Education pouvait contribuer à la prochaine Conférence mondiale des peuples autochtones sur l'éducation 2020.

Les dirigeant·e·s enseignant·e·s présent·e·s venaient de nombreux pays, dont les Samoa, le Burkina Faso, les Fidji, le Cambodge, le Sri Lanka, l'Afrique du Sud, la Colombie, le Nicaragua, le Panama, l'Argentine, le Japon, la Suède, la Norvège, l'Amérique latine, le Honduras, le Costa Rica, le Paraguay, la Malaisie, le Canada, le Royaume-Uni, le Mexique et les Etats-Unis.