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Les syndicalistes de l’éducation en région Asie-Pacifique formulent des recommandations pour faire progresser l’ODD 4 et les normes professionnelles de l’enseignement

Publié 8 octobre 2019 Mis à jour 21 octobre 2019

À l’occasion de la réunion régionale consultative des affiliés de l’Internationale de l’Éducation pour l’Asie-Pacifique, les responsables des syndicats de l’éducation ont adopté une série de recommandations pour atteindre l’Objectif de développement durable 4 et instaurer des normes professionnelles pour l’enseignement.

Trente dirigeant·e·s syndicaux·ales représentant 13 organisations membres de l’Internationale de l’Éducation (IE) ont participé à la réunion régionale consultative pour l’Asie-Pacifique intitulée « Où en sommes-nous ? Bilan des avancées en faveur du Programme Éducation 2030 », organisée les 28 et 29 septembre derniers à Bangkok, en Thaïlande.

Jour 1: Objectif de développement durable 4

La première journée de réunion, dédiée à l’Objectif de développement durable (ODD) 4, avait pour but de formuler une série de recommandations à inclure dans le document des conclusions de la 5e réunion de la région Asie-Pacifique consacrée au Programme 2030.

Maki Hayashikaa, Directrice de la section pour l’éducation inclusive de qualité auprès du Bureau de l’UNESCO à Bangkok, a informé les participant·e·s de la situation et des avancées concernant le processus de mise en œuvre de l’ODD 4 dans le cadre du Programme 2030. Elle a présenté les six recommandations politiques soumises au Forum politique de haut niveau qui s’est tenu à New York aux Etats-Unis, au mois de juillet 2019, appelant les gouvernements à:

  • Accélérer les efforts pour éliminer les barrières systémiques et non systémiques qui entravent l’équité, l’inclusion et la qualité à tous les niveaux de l’éducation, en veillant à la participation des diverses parties prenantes.
  • Diversifier les parcours d’apprentissage, à la fois dans l’éducation formelle et non formelle, afin d’éradiquer l’analphabétisme.
  • Accroître le nombre et la disponibilité d’enseignant·e·s motivé·e·s, encadré·e·s, qualifié·e·s, suffisamment financé·e·s et autonomes.
  • Accroître les investissements, respecter les critères internationaux exigeant l’allocation d’au moins 4-6 % du PIB et/ou au moins 15-20 % du budget public total à l’éducation, garantir une allocation efficace et équitable des ressources, ainsi que la responsabilisation en matière de dépenses.
  • Renforcer le suivi de l’inclusion, de l’équité et de la qualité en assurant la mise en place de mécanismes, ainsi qu’une capacité suffisante dans ce cadre.
  • Encourager un engagement plus soutenu de la part des diverses parties prenantes, notamment les jeunes, la société civile, les universitaires, les médias et le secteur privé, en faveur de la réalisation de l’ODD 4 et maximiser les synergies à cet égard.

Elle a également présenté la nouvelle campagne du Bureau de l’UNESCO à Bangkok, intitulée « #CommitToEducation SDG4 » (#s’engagerpourl’éducation ODD 4). Cette campagne est basée sur huit raisons principales de plaider et de sensibiliser en faveur de la mise en œuvre de l’ODD 4, notamment le fait que, actuellement, plus de 220 millions d’enfants et de jeunes ne seront toujours pas scolarisés à l’horizon 2030 et que trop d’enseignant·e·s ne possèdent pas la formation minimale requise.

Jour 2: Normes professionnelles pour l’enseignement

La seconde journée était consacrée à l’élaboration d’une feuille de route pour la mise en œuvre du Cadre mondial IE/UNESCO des normes professionnelles pour l’enseignement adopté au 8e Congrès mondial de l’IE, réuni à Bangkok au mois de juillet dernier.

Dennis Sinyolo de l’IE a présenté ce cadre, développé conjointement par le groupe de travail international de l’IE et de l’UNESCO « Enseignant·e·s pour le Programme 2030 ». Le principal objectif de ce cadre consiste à appuyer et orienter le développement, la révision et le renouvellement de normes nationales pour l’enseignement. Ce dernier est constitué de 12 principes, dont les suivants: l’éducation de qualité est un droit universel pour chaque enfant, jeune et adulte dans l’intérêt des individus, des communautés et des sociétés; tou·te·s les enseignant·e·s doivent avoir une formation universitaire ou équivalente et posséder les connaissances, compétences et aptitudes requises pour répondre à la diversité des besoins des élèves; et les gouvernements et les autorités éducatives ont l’obligation de veiller à ce que les enseignant·e·s puissent bénéficier du soutien, de la formation et du développement professionnel qui leur sont nécessaires, avoir la possibilité de participer et accéder aux recherches, notamment les recherches d’actions pour permettre à l’ensemble des élèves de développer pleinement leur potentiel.

Sinyolo a également expliqué aux participant·e·s les utilisations possibles des normes professionnelles pour l’enseignement: appuyer le développement et/ou la révision des normes professionnelles nationales pour l’enseignement; améliorer la qualité des enseignant·e·s, l’enseignement et l’apprentissage; améliorer la formation initiale des enseignant·e·s; améliorer leur développement professionnel continu; mettre à niveau les qualifications des enseignant·e·s sous-qualifié·e·s; et promouvoir l’autonomie des enseignant·e·s et leur donner les moyens d’agir.

Recommandations pour la mise en œuvre et le suivi de la progression en faveur de l’ODD 4

Ces deux journées de réunion consultative ont donné lieu à deux séries de recommandations. La première est centrée sur la mise en œuvre et le suivi de la progression en faveur de l’ODD 4 et a servi de base à la réunion de la région Asie-Pacifique pour le Programme Éducation 2030, organisée du 1 au 4 octobre à Bangkok. Les participant·e·s ont appelé les gouvernements à :

  • Accélérer les progrès en faveur de la mise en œuvre de l’ODD 4 et des ODD et sous-objectifs associés, en identifiant les principaux obstacles empêchant d’avancer (financement de l’éducation, enseignant·e·s, équité et inclusion).
  • Garantir un investissement suffisant dans l’éducation en respectant les critères fixés par la communauté internationale en matière de financement (au moins 6 % du PIB et/ou au moins 20 % du budget national).
  • Élargir et garantir l'offre publique de services d'éducation de la petite enfance pour tou·te·s.
  • Réglementer les activités des prestataires de services éducatifs privés afin de garantir la qualité, l’équité et l’inclusion, ainsi que des conditions de travail décentes pour les enseignant·e·s.
  • Fournir des infrastructures appropriées et de qualité, ainsi que des ressources d’enseignement et d’apprentissage, en particulier dans les zones rurales, enclavées ou marginalisées.