Grève générale en Espagne : les enseignants luttent pour le rétablissement de leurs droits
Les syndicats espagnols ont appelé l'ensemble du pays à une grève générale le 29 septembre dans le but de faire opposition aux changements prévus de la réglementation du travail et des droits à prestation de retraite actuellement mis en œuvre par le gouvernement de Rodríguez Zapatero.
Des statistiques récentes indiquent un taux de chômage actuel de 20 % en Espagne. 500.000 personnes ont perdu leur emploi en 2010.
Suivant, tel un mouton de Panurge, la tendance aux mesures d'austérité affichée par les gouvernements européens, le paquet proposé par le gouvernement espagnol figure parmi les pires pour les travailleurs en Europe. Il exerce un effet négatif sur les conditions de travail des enseignants et l'ensemble du système éducatif national.
Les nouvelles mesures incluent des baisses de salaires et un gel des retraites pour les enseignants, de même qu'une augmentation de l'âge de départ à la retraite à 67 ans.
La réforme du travail facilite également le licenciement massif pour les employeurs, qui porte sérieusement atteinte à la base de la négociation collective en Espagne. Cela implique de prime abord une réduction des indemnités de licenciement pouvant atteindre 50 % du montant établi par la loi. La réforme induit en second lieu de transformer la réduction des heures en préavis de licenciement involontaires pour les employés évoluant dans des entreprises qui ont été affectées par la crise, et enfin de faire profiter les employeurs d'un éventail plus vaste de possibilités de licenciement « justifié ».
Mais les restrictions en matière de droits du travail et de retraites ne sont pas tout. Les gouvernements régionaux espagnols ont désormais légalement accepté que les agences privées prennent l'initiative en termes de réorganisation du secteur public, en leur transférant l'essentiel de leurs compétences de direction. Il s'agit d'une première étape en matière de privatisation des services public, comme c'est le cas pour l'éducation à travers le pays.
Les principaux syndicats de l'éducation espagnols, FECCO, FETE-UGT et STEs, ont uni leurs voix pour mobiliser la société civile contre ce qu'ils estiment être des mesures de panique des Gouvernements face aux pressions du marché. José Campos, Secrétaire général de la FECCO, a déclaré : « Le Gouvernement espagnol a refusé de prendre des mesures d'austérité au début de la crise, en maintenant les dépenses publiques et les politiques sociales. Mais il s'est finalement lui-même trahi en proposant le paquet de mesures d'austérité. »
Le Secrétaire général de la FETE-UGT, Carlos López, a ajouté : « Je ferai grève le 29 septembre car je souhaite montrer à notre Gouvernement que nous, citoyens, ne sommes pas à l'origine de cette crise, et que nous n'avons pas à en payer les pots cassés. »
STEs estime que cette grève générale en Espagne n'est pas simplement un nouvel épisode de la lutte syndicale contre les politiques néolibérales, mais un temps fort crucial qui déterminera les développements politiques et sociaux en Espagne, ainsi que l'avenir des espagnols et leurs conditions de vie pour les prochaines années.