Philippines : La Journée mondiale des enseignants violemment interrompue par l'armée
L'IE a appris avec consternation par l'ASSERT (Action and Solidarity for the Empowerment of Teachers) que des membres des forces armées philippines avaient commis des agressions contre une manifestation pacifique d'enseignants organisée le 5 octobre dernier, dans le cadre de la Journée mondiale des enseignants, à Pasig City.
Les membres de l'organisation ASSERT ont décrit la façon dont des officiers en uniforme du Groupe de la sécurité présidentielle, de la police de Pasig et des forces de sécurité du ministère de l'Education/ULTRA ont encerclé les membres de l'ASSERT, les séparant en deux groupes et les soustrayant à la vue du grand public. Des agents de sécurité en civil ont ensuite confisqué les pancartes des membres de l'ASSERT.
Non dissuadés de poursuivre leur action pacifique, les enseignants ont alors décidé de distribuer des brochures reprenant le discours commémoratif de l'ASSERT sur cet évènement célébré dans le monde entier. Ce discours explique pourquoi la date du 5 octobre a été choisie pour célébrer la Journée mondiale des enseignants, soit pour commémorer la signature, en 1966, de la Recommandation UNESCO/OIT concernant la condition du personnel enseignant.
Pour pouvoir pénétrer dans le stade et participer à la demi-journée commémorative qui s'y déroulait, trois enseignants, Carmelita Del Rosario et Romeo Masagca de Pateros, ainsi que Olivet Nepomuceno de Pasay, ont été forcés de retirer leur tee-shirt qui arborait le slogan « NON à la commercialisation de l'enseignement, OUI à une éducation publique gratuite ! ».
Le Responsable communication du ministère de l'Education, Kenneth Tirado, a également refusé qu'un sac, contenant d'autres tee-shirts et bannières de l'ASSERT en prévision des activités de l'après-midi « Coup de pouce aux droits et au bien-être des enseignants », n'entre dans le stade. Ce sac a dû être laissé au poste de garde à l'extérieur du stade.
En tant que fédération syndicale internationale, représentant plus de 30 millions d'éducateurs de par le monde, l'Internationale de l'Education condamne fermement ces évènements déplorables et exhorte le gouvernement philippin à veiller au respect des droits fondamentaux de ses citoyens, dont la liberté d'expression et la liberté d'organisation. L'IE a également réaffirmé que la Journée mondiale des enseignants ne devrait pas constituer l'occasion de s'opposer aux droits fondamentaux des enseignants, mais plutôt de fêter ces derniers et leur valeur inestimable pour la société dans le monde entier.