France: Enseignants et lycéens pour l'éducation publique de qualité
La France vit un mouvement social d’une ampleur exceptionnelle. Le rejet du projet de réforme des retraites, imposé par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, a fait sortir le peuple français dans la rue.
Lycéens et enseignants se sont mis aux côtés des autres salariés pour montrer qu’au-delà de la réforme des retraites, l’emploi, les salaires, les conditions de travail, mais aussi l’avenir des jeunes, sont en danger.
De nombreux lycées ont été bloqués pendant les mobilisations des 12, 16 et 19 octobre. Pour les représentants du Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES-FSU), ces blocages sont surtout « le témoignage de la mobilisation des jeunes sur une question qui les concerne, et l’expression de l’inquiétude d’une génération qui risque de vivre moins bien que les générations précédents.”
La qualité de l’éducation publique est aussi menacée par les coupes budgétaires et l’affaiblissement du statut de fonctionnaire. Tous les niveaux d’enseignement sont gravement touchés et tous les personnels sont concernés. Selon la fédération syndicale UNSA-Education, le budget annoncé en septembre par le Ministère de l’Education prévoit 8.967 suppressions de postes dans l’enseignement primaire, alors que 4.000 élèves supplémentaires sont attendus. Une baisse de moyens drastique qui obligerait, entre autres mesures, à augmenter le nombre d’élèves par classe, à abandonner la scolarisation dès deux ans ou réduire la formation continue.
Dans l’enseignement secondaire, 4.800 suppressions de postes sont programmées ainsi que 600 emplois de personnels administratifs. Au même temps, la réforme de la formation des stagiaires, qui avaient jusque-là un service de six heures afin d’acquérir des méthodes pédagogiques, met les nouveaux professeurs dix-huit heures par semaine devant les élèves sans aucune préparation, en assumant une charge de cours presque équivalente à celle de leurs aînés titulaires.
Jusqu’à présent, le gouvernement français a répondu à la mobilisation par le déni et la répression, au risque même d’une radicalisation du conflit social. Le SNES-FSU a condamné les violences exercées en particulier à l’égard des jeunes et a appelé les personnels à accompagner et à aider les élèves afin d’éviter les incidents.
L'intersyndicale des salariés a annoncé deux nouvelles journées d'action contre la réforme des retraites. Ainsi, les salariés sont appelés à la grève jeudi 28 octobre et à la mobilisation samedi 6 novembre.
L’Internationale de l’Education exprime sa solidarité avec les syndicats français et soutien la lutte des enseignant(e)s pour préserver une éducation publique de qualité en France.