Des « écoles libres » indépendantes ne sont pas souhaitées, selon les enseignants
Un nouveau sondage mené auprès des parents britanniques par la National Union of Teachers (NUT), organisation membre de l'IE, indique qu'une majorité des nouvelles écoles libres ouvertes en Angleterre ne sont ni souhaitées, ni nécessaires.
25 % des 1.000 parents se sont déclarés favorables à l'ouverture d'une école libre dans leur quartier, 31 % défavorables et 43 % indécis.
Les écoles, qui doivent être mise sur pied par des groupes de parents, des œuvres caritatives ou religieuses, seront financées directement par le gouvernement britannique mais pas soumises au contrôle des autorités locales.
La NUT mène une campagne contre ces écoles et la conversion d'écoles existantes au statut d'académies.
Ces deux types d'écoles seront ce que le gouvernement britannique qualifie d'écoles publiques indépendantes. Elles disposeront de plus de liberté en matière de qualifications et de conditions salariales des enseignants. Cependant, les enseignants employés dans ces écoles ne devront pas disposer d'un diplôme d'agrégation officiel.
En septembre 2010, le gouvernement a donné son accord provisoire pour l'ouverture de 16 écoles libres à la rentrée scolaire prochaine. Des autorisations ont depuis lors été délivrées pour neuf autres écoles.
La NUT a demandé à l'agence YouGov, très respectée en Angleterre, de mener le sondage auprès de 1.000 parents dans 22 circonscriptions du pays où l'ouverture de ces écoles est prévue.
A la question de savoir quels groupes doivent diriger les écoles, environ la moitié des sondés ont répondu les enseignants, 30 % les organisations caritatives, 25 % les parents et 15 % les entreprises privées. Les sondés pouvaient spécifier autant d'options qu’ils le souhaitaient.
Environ la moitié des sondés a déclaré que de nouvelles écoles étaient nécessaires dans leur circonscription. L'autre moitié a répondu le contraire. Cependant, 31 % ont déclaré être contre ou plutôt contre les nouvelles écoles libres.
La majorité des parents n'était ni pour ni contre l'ouverture de telles écoles dans leur voisinage, ou n'avait aucune opinion sur cette question.
La plupart des parents interrogés (72 %) a déclaré que toute nouvelle école financée par l'état doit respecter le programme national et que des enseignants qualifiés doivent instruire les enfants (78 %).
A la question de savoir quel impact aurait selon eux les écoles libres sur les autres écoles du voisinage, un parent sur cinq a déclaré qu'elles permettraient d'en améliorer le niveau. Un sur quatre a déclaré ne pas savoir.
La Secrétaire générale de la NUT, Christine Blower, a déclaré : « ce sondage montre clairement que les parents ne réclament pas l'établissement des écoles libres, qu'ils ne voient pas d'inconvénient à ce que la communauté finance ces écoles par le biais d'autorités locales élues démocratiquement, et qu'ils rejettent en bloc l'idée que l'éducation de leurs enfants soit transférée à des entreprises privées.».
« Les écoles libres ne sont ni nécessaires ni souhaitées. Elles sont sources de désaccord et de dépendance financière. Il est temps que le gouvernement cesse de jouer avec l'avenir de l'éducation dans ce pays, simplement sous prétexte qu'il peut se le permettre. »
Les critiques avancent également que la gestion de ces écoles est onéreuse et qu'elles verront donc le jour dans des zones privilégiées, retirant ainsi des ressources aux écoles existantes.
La Secrétaire générale de la NASUWT, Chris Keates, a indiqué que le petit nombre d'écoles libres en demande (25) tend à suggérer que les citoyens veulent des écoles locales de qualité, gérées par des conseils locaux démocratiquement responsables.
Elle a ajouté : « le Ministre de l'Education déclare vouloir que les écoles libres constituent un moteur de mobilité sociale, mais, dans de nombreux cas, les écoles libres annoncées ne feront que fragmenter les communautés et seront source de ségrégation et de séparation ».