Tunisie: grève des enseignant(e)s et manifestation contre le nouveau gouvernement
Les enseignant(e)s de Tunisie sont parti(e)s en grève aujourd’hui, alors que de nombreux élèves avaient prévu de reprendre les cours après plusieurs semaines de manifestations massives qui ont fait chuter le gouvernement de l’ancien Président Zine El Abidine Ben Ali.
A leur tour, les manifestations contre le gouvernement intérimaire ont tourné à la violence : les manifestant(e)s ont lancé des pierres et des bouteilles sur la police antiémeute, saccagé des voitures de police et brisé les vitres du ministère des Finances. La police a riposté en projetant des gaz lacrymogènes sur les manifestant(e)s.
Partout en Tunisie, de nombreux commerces sont restés portes closes, tandis que la crainte de nouvelles agitations côtoie l’espoir d’un avenir plus démocratique.
Les actions entreprises par les enseignant(e)s, les manifestant(e)s et les commerçant(e)s montrent que la Tunisie est loin d’un retour au calme et que le maintien en place du gouvernement intérimaire semble désormais mis à rude épreuve.
Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi a repris le pouvoir après la fuite de M. Ben Ali en Arabie Saoudite, le 14 janvier dernier. Il dirige actuellement un gouvernement intérimaire, constitué à la fois de représentants de l’ancien gouvernement honni et de nouveaux responsables politiques.
M. Ghannouchi a promis que des élections pour un nouveau gouvernement seraient organisées dans six mois, mais bon nombre de tunisien(ne)s souhaiteraient ne pas devoir attendre aussi longtemps. Ils affirment que les nouveaux ministres ont uniquement été cooptés au sein du nouveau gouvernement pour dissimuler un régime qui, en définitive, reste tout aussi corrompu et autocratique.
Le syndicat d’enseignants a appelé à une grève illimitée pour protester contre l’intégration des ministres du régime de Ben Ali au sein du gouvernement de transition.
Les cours avaient été suspendus depuis le 10 janvier. Un représentant du syndicat d’enseignants a déclaré que la plupart des enseignant(e)s du pays avaient répondu à l’appel à la grève et qu’ils/elles ne s’étaient pas rendu(e)s dans leurs écoles.