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Internationale de l'Education
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Swaziland: répression violente et arrestations arbitraires de syndicalistes

Publié 14 avril 2011 Mis à jour 21 avril 2011

L'IE a été informée que la police et l'armée ont violemment réprimé des mouvements de protestation en faveur de la démocratie au Swaziland.

A Manzini, c'est à l'aide de gaz lacrymogènes, de canons à eau, de fusils anti-émeutes et même de balles réelles que les forces de sécurité ont dispersé les militants, puis arrêté des centaines de personnes,  notamment des responsables syndicaux, confiné les enseignants et les étudiants dans les campus et les écoles et fouillé sans mandat les bureaux des syndicats, y compris le quartier général de la Swaziland National Association of Teachers (SNAT), l'une des associations membres de l'IE.

Cette violente répression avait pour objectif d'empêcher les travailleurs et les militants de rejoindre les manifestations organisées après 34 ans d'un état d'urgence permanent dans ce pays où les partis politiques sont interdits. La SNAT réclame également un véritable dialogue social ainsi que la suspension des diminutions de salaires prévues dans les services publics. Elle plaide en faveur d'un environnement de négociation collective juste et d'une gestion saine des  initiatives dans l'enseignement comme outils de développement socio-économique pour le pays.

La SNAT a indiqué que 30 de ses dirigeants et de ses membres avaient été arrêtés: parmi eux, le Secrétaire général, Muzi Mhlanga, assigné à résidence, la Présidente, Sibongile Mazibuko, et Ntombie Langwenya, membre du comité des femmes. Certains des syndicalistes libérés ont été emmenés dans des lieux reculés et abandonnés sans moyen de transport.

Plus de 500 enseignants syndicalistes ont également été enfermés dans les quartiers généraux de la SNAT, assiégés par les forces de sécurité. Lorsqu'ils ont finalement réussi à s'échapper et à faire route vers Manzini, les forces de l'ordre les ont attaqués, frappant sauvagement le Secrétaire de la branche Utushu de la SNAT, Justice Dlamini, et blessant d'autres enseignants.

Les forces de sécurité ont tendu bien d'autres embuscades de ce genre pour disperser les foules massées autour de quatre centres de protestation: le dépôt de bus de Manzini, la Salesian High School, la Michael’s High School et le centre de la SNAT.

La SNAT déplore aussi la suspension de son site web par les autorités.

L'IE condamne fermement la violence de cette répression et enjoint les autorités du Swaziland à libérer les dirigeants, les membres syndicaux, les enseignants et les étudiants retenus prisonniers, à respecter les droits fondamentaux et les libertés des travailleurs et des syndicalistes en accord avec les normes internationales et à tenir compte des demandes légitimes des travailleurs swazis pour plus de droits démocratiques et un dialogue ouvert avec les syndicats à travers des mécanismes de négociation collective sains.

Lors de la Conférence internationale du Travail en 2010, au cours de la discussion sur l'application de la convention 87 relative à la liberté d'association, la Commission de l'application des normes  avait déjà réprimandé le gouvernement swazi pour une répression violente similaire.

L'IE encourage ses membres et ses militants à rejoindre la campagne Labourstart sur le Swaziland et à envoyer des messages en ligne aux autorités du Swaziland.