Swaziland: Les enseignants demandent le gel des avoirs du Roi
Quelque 3.000 enseignants ont manifesté au Swaziland devant les ambassades d’Afrique du Sud et des Etats-Unis pour exiger le gel des avoirs internationaux du monarque du pays, le Roi Mswati III, pour cause de corruption et de mauvaise gestion des ressources nationales.
La dernière monarchie absolue d’Afrique sub-saharienne est connue pour son mode de vie luxueux, qui se traduit par des dépenses à hauteur de 21 millions d’euros par an, dans un pays marqué par le chômage et la pauvreté. Le pays tente également d’éviter une crise fiscale et les enseignants craignent que la devise swazie, le lilangeni, puisse ne plus être indexée sur le rand sud-africain.
Le mois dernier, un gel potentiel des salaires des fonctionnaires avait été annoncé, amenant les enseignants et autres protestataires pro-démocratie à défiler dans les rues pour réclamer des réformes inclusives.
L’affilié de l’IE, la Swaziland National Association of Teachers(SNAT), a lancé une pétition formelle pour inviter la communauté internationale à « identifier et geler les avoirs de l’élite dirigeante, fruit d’années de pillage, investis aux Etats-Unis ».
Les protestataires pro-démocratie ont demandé à l’ambassade sud-africaine des garanties par rapport à l’indexation de la monnaie swazie, et ils ont invité le Président Jacob Zuma à intervenir afin d’aider le Swaziland à devenir un état démocratique multipartite.
Le 14 avril dernier, la police anti-émeutes a violemment dispersé un groupe de protestataires. Les manifestants avaient réussi à échapper à l’attention de la police en se présentant à l’improviste par petits groupes.
Au cours de la manifestation menée par les enseignants, le Président de la SNAT Sibongile Mazibuko a tenu les propos suivants: « En tant que swazis, nous estimons que c’en est trop! Nous sommes pris au piège dans un bus en feu et nous tentons de fuir par l’issue de secours. »
L’IE soutient solidairement les enseignants swazis et appelle les pouvoirs publics du pays à assurer la bonne gouvernance et le bon financement de l’enseignement public de qualité pour tous.