Grèce: les enseignant(e)s pris(e)s pour cible lors d’affrontements violents
Des affrontements violents ont éclaté hier entre les forces de l’ordre et des membres de syndicats d’enseignants grecs, alors qu’ils/elles protestaient contre une série de restrictions budgétaires draconiennes approuvées par le Parlement mercredi dernier. La manifestation, qui s’est déroulée sur la place de la Constitution (Syntagma) à Athènes, était organisée par la Federation of Secondary School Teachers of Greece (OLME) et la Greek Primary Teachers Federation (DOE).
Si le mouvement syndical grec est parfaitement conscient que la réduction des dépenses publiques est un mal nécessaire, il conteste néanmoins les programmes qui toucheront inutilement et de plein fouet les travailleurs/euses et les groupes défavorisés. Après avoir déjà été confrontés à la fermeture d’environ mille établissements scolaires cette année, les syndicats d’enseignants craignent que de nouvelles diminutions du budget de l’éducation n’entraînent de nouvelles fermetures.
A l’occasion du Congrès de l’OLME qui s’est tenu en début de semaine, le Secrétaire général de l'IE, Fred van Leeuwen, a rappelé les conditions sous lesquelles l’Union européenne et le Fonds monétaire international ont accordé des prêts pour éviter la faillite du pays et a déclaré: « la Grèce semble avoir été désignée pour servir de laboratoire de la mondialisation, un lieu où les ingénieurs financiers peuvent librement tester leurs théories controversées et évaluer jusqu’où ils peuvent aller dans les réductions salariales, la diminution des droits à la retraite et dans la suppression de services publics dont la valeur est inestimable ».
Il a également ajouté qu’il était inacceptable que le gouvernement réduise des services publics essentiels tels que l’éducation alors qu’il ne prévoit aucune diminution des grosses commandes d’armes effectuées auprès de fournisseurs allemands et français.
La police a lancé des gaz lacrymogènes contre les manifestant(e)s et près de 500 personnes ont été blessées, notamment un responsable du DOE, P. Vainas (photo), emmené à l’hôpital après avoir été roué de coups par un officier de police.