L’Alliance syndicale mondiale exhorte le FMI et la Banque mondiale à donner la priorité à l’emploi
L’IE a approuvé la déclaration de l’Alliance syndicale mondiale en vue des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui se tiendront à Washington (Etats-Unis) du 23 au 25 septembre prochain.
Dans ladite déclaration, l’Alliance syndicale mondiale – dont fait partie l’IE – se dit « préoccupée par la nouvelle vague de troubles financiers majeurs dans le monde, trois ans à peine après le quasi-effondrement des marchés en septembre 2008 ».
Elle ajoute qu’« en 2009, les gouvernements du G20 et les institutions financières internationales (IFI) se sont engagés à faire le nécessaire pour empêcher une nouvelle crise financière et à s’attaquer en priorité au problème du chômage. Ces objectifs, qui avaient été accueillis favorablement par les syndicats, ne sont plus d’actualité et les efforts se concentrent désormais de manière, semble-t-il, exclusive, sur la consolidation fiscale. Les mesures d’austérité, appliquées dans une optique de réduction des déficits, ont concouru à un nouveau ralentissement de l’activité économique et menacent de faire plusieurs millions de chômeurs supplémentaires, éloignant encore tout espoir d’atteindre les objectifs en matière de déficits. »
Le mouvement syndical mondial poursuit en invitant une fois encore « les IFI et les gouvernements du G20 à faire de la création d’emplois leur priorité et à rapidement mettre en œuvre les programmes de stimulation de l’emploi en investissant dans l’infrastructure et les activités liées au climat, et au travers des services publics. »
« Les syndicats estiment que cette priorité va de pair avec la responsabilité des IFI de protéger la qualité des services publics comme l’éducation et les soins de santé, car ils représentent des éléments vitaux pour le développement des sociétés, et soutenir l’introduction d’un socle de protection sociale dans tous les pays. »
L’Alliance syndicale mondiale rappelle aux IFI l’importance d’une étroite collaboration avec les organisations internationales représentant les travailleurs: « Nous prions instamment le FMI de s’abstenir de promouvoir des mesures de dérégulation du marché du travail, qui s’appuient régulièrement sur des analyses truffées d’erreurs, et nous l’invitons plutôt à coopérer avec l’Organisation internationale du Travail (OIT) afin de conduire l’initiative conjointe lancée en septembre 2010 par le FMI et l’OIT afin de parvenir à une croissance plus riche en emplois. »
Les dirigeants de l’Alliance syndicale mondiale appellent le FMI à « mener un effort coordonné pour mettre en place la taxe sur les transactions financières (TTF) dans le plus grand nombre de pays possible en vue de soutenir le financement de programmes de relance générant de l’emploi et répondre aux objectifs climatiques, financiers et de développement. »
Au sujet du lien entre l’éducation et la TTF, la Présidente de l’IE Susan Hopgood a ajouté : « Nos membres ont réitéré être fermement convaincus que l’éducation ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la crise économique. Le remède le plus efficace contre la récession économique consiste à investir dans l’éducation de qualité et la formation des enseignants. L’IE salue notamment la position ferme affichée par la France et l’Allemagne à l’occasion du Sommet franco-allemand d’août sur la mise en place d’une TTF. »
L’IE invite l’ensemble de ses affiliés à faire pression auprès de leurs Ministres des Finances et de leurs représentants nationaux au sein du FMI et de la Banque mondiale, dans le but d’approuver les propositions soumises et appuyer la création d’une TTF.
Une circulaire ainsi qu’une lettre typeà l’attention des Ministres des Finances et des Directeurs généraux du FMI et de la Banque mondiale peuvent être téléchargées.