Argentine: Les enseignant(e)s contestent la privatisation
Des enseignants de Buenos Aires, Argentine, ont annoncé leur intention de faire grève les 16 et 17 novembre pour s’opposer à un projet de loi qui établirait un système de notation informatisé pour décider de l’emploi et de la promotion des enseignant(e)s.
L’annonce pour cette action de 48 heures a été faite après que des négociations entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement ont échoué et qu’ils ne sont pas parvenus à un compromis. Les syndicats d’enseignants ont averti que les éducateurs/trices se rassembleraient jusqu’à la fin de la semaine pour inciter les législateurs/trices à retirer le projet de loi qui remplacera les qualifications des enseignant(e)s et les conseils disciplinaires par un bureau de classification officiel. Avec la législation prévue, des fonctionnaires gouvernementaux locaux seraient en charge de l’évaluation des enseignant(e)s, tandis que les prérogatives des enseignant(e)s et des écoles seraient limitées. Les législateurs/trices de Buenos Aires ont déjà commencé à traiter le projet de loi controversé au sein de la Commission de l’Education.
Le Secrétaire général de l’ Union of Education Workers(UEW), Carlos Oroz, a déclaré: « Les conseils de l’éducation sont importants car ils garantissent des procédures démocratiques. Ils sont désormais en danger car ce projet de loi implique que les éducateurs/trices seront nommé(e)s en fonction de leurs liens politiques et idéologiques avec le gouvernement au pouvoir. »
Depuis 2007, la ville de Buenos Aires est dirigée par un maire conservateur, Mauricio Macri, qui a mis en place des restrictions énormes dans le budget de l’éducation. Les deux syndicats d’enseignants se sont opposés à ces restrictions.
Les dirigeant(e)s syndicaux/ales croient que l’administration de Macri envisage des objectifs « antidémocratiques » qui mèneront à la privatisation de l’éducation à Buenos Aires.
Le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen, a ajouté: « L’IE soutient les collègues argentins dans leur lutte contre la privatisation de l’éducation et l’évaluation peu claire et antidémocratique, ainsi que contre les méthodes d’évolution de carrières proposées. »
Il a poursuivi en citant la Résolution pour la région Amérique latine : Les procédés d’évaluation et l’éducation de qualité pour tous, qui a été adoptée lors du sixième Congrès mondial de l’IE au Cap: « Une évaluation institutionnelle du niveau de l’école doit être permanente, collective, formative et non punitive. Il faut évaluer les pratiques pédagogiques, didactiques et institutionnelles, puis intégrer des dispositifs de participation des familles et des étudiants à l’évaluation des pratiques institutionnelles. »
Pour lire la résolution de l’IE, veuillez cliquer ici.