L'Equateur se mobilise pour défendre les droits des enseignant(e)s
L'affilié de l'IE en Equateur, l'Unión Nacional de Educadores (UNE), a appelé à plusieurs mobilisations nationales pour exiger l'application de la Loi organique sur l'éducation interculturelle, approuvée en 2010, mais jamais mise en application.
Cette loi a été adoptée avec l'approbation de l'UNE et à la majorité des votes de l'Assemblée nationale – mais le pouvoir exécutif a ensuite exercé son droit de veto pour en modifier 42 dispositions.
L'une de ces modifications concerne l'article 117 relatif à la journée de travail, portée à 40 heures de cours effectifs, alors que la loi initiale prévoyait 40 heures d'encadrement pédagogique.
C’est pourquoi l'UNE a commencé à collecter des signatures en vue de réformer 38 points de la loi en question.
Selon Mariana Pallasco, Présidente de l'UNE, le gouvernement applique désormais au secteur de l'éducation la loi régissant le service public et non celle relative à l'enseignement, laquelle reconnaît des droits spécifiques aux enseignant(e)s du primaire, notamment les périodes de vacances.
D'autre part, la loi prévoit une commission d'arbitrage pour la résolution des conflits qui, à l'origine, doit être constituée de personnes compétentes afin d'assurer une représentation impartiale au tribunal.
Le pouvoir exécutif a cependant décidé que trois fonctionnaires du Ministère de l'Education devaient être membres de cette commission. « Cette décision établit un système où nos éducateurs et nos éducatrices se trouveront dans l'incapacité de se défendre. C'est la raison pour laquelle nous exigeons de revenir à la décision adoptée précédemment, à savoir un tribunal impartial », a soutenu Pallasco.
Une autre source de désaccord concerne l'autonomie de l'organisme d'évaluation globale du système éducatif (Institut national d'évaluation). Le texte de la loi en vigueur stipule que quatre représentant(e)s du pouvoir exécutif doivent en être membres, ce que le syndicat considère comme étant contraire au principe d'autonomie de l'institut.
« En définitive, nous revendiquons l'application immédiate de la loi car elle représente un progrès considérable pour l'éducation publique de qualité et garantit des conditions de travail décentes, tant pour les enseignant(e)s que pour les élèves », a conclu la Présidente de l'UNE.
Afin d'atteindre cet objectif, l'UNE a appelé à un mouvement de protestation qui débutera le 7 mars prochain par une grande manifestation nationale.