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Internationale de l'Education
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Canada: Grève étudiante au Québec pour l’accès aux études

Publié 5 avril 2012 Mis à jour 11 avril 2012

Quatre affiliés de l’IE, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), la Fédération québecquoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU) et l'Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), ont apporté leur soutien à la grève des étudiants québécois contre la hausse des frais de scolarité, en cours depuis mi-février.

Les syndicats affirment qu’il s’agit d’une lutte sociale pour le droit à l'éducation.

Cet immense mouvement de contestation a pris forme à la suite d’une décision gouvernementale de hausser les frais de scolarité de 75% en cinq ans. Les frais de scolarité grimperaient ainsi de 2.168 dollars canadiens par an en 2012 (1.661 euros) à 3.793 dollars canadiens (2.900 euros) en 2017.

Arguant que les frais de scolarité perçus au Québec sont largement en-deçà de ceux prélevés dans les universités des autres provinces canadiennes et que la province a besoin de réduire les depenses publiques, le Gouvernement québécois veut en effet reporter une partie de la facture aux étudiants.

Impact négatif de la hausse des frais de scolarité

Les impacts socioéconomiques sont prévisibles: le taux d’endettement des étudiants montera en flèche et ce sont des milliers de jeunes qui, faute de moyens, devront mettre un frein à leurs projets d’études. C’est toute la question de l’accessibilité aux études supérieures pour tous ceux et toutes celles qui sont qualifié(e)s, peu importe l’origine socioéconomique, qui est en jeu.

La lutte contre les plans gouvernementaux a culminé lors d'une manifestation d’une ampleur historique s’est déroulée dans les rues de Montréal le 22 mars dernier. Plus de 200.000 personnes ont réclamé le retrait de la mesure.

Les étudiant(e)s ont séché les cours, occupé des locaux administratifs du gouvernement québécois et bloqué des ponts. Ils/Elles ont également tenu des conférences de presse, des spectacles en plein air et autres activités publiques.

Large soutien à la grève

François Beauregard, Conseiller en communication à la CSQ, a déclaré: « Après plus de 50 jours d’absence aux cours, le mouvement étudiant reçoit un large appui du mouvement syndical, de la communauté artistique et d’une large part de la population, et ne s’essouffle pas. Les votes de grève se prennent à nouveau dans les facultés universitaires et dans les collèges d'enseignement général et professionnel, toujours avec une confortable majorité. »

« Au-delà des questions financières concernant l’endettement étudiant et les sources de revenus des universités, le mouvement a ouvert un large débat social sur l’accessibilité aux études, peu importe l’origine sociale », a-t-il ajouté. « Alors que certains voudraient en faire un strict enjeu économique, les associations étudiantes ont réussi à en faire un enjeu politique. »

Vidéo de la CSQ sur la manifestation étudiante du 22 mars:

« C’est sans réserve que nous appuyons la bataille engagée par le mouvement étudiant pour contrer la hausse des frais de scolarité », a affirmé de son côté Jean Trudelle, le Président de la FNEEQ-CSN, l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur. « Cette bataille est sociale et hautement politique. »

Appel lancé au Gouvernement

La FNEEQ a demandé au gouvernement de surseoir à cette mesure et de mettre en place des Etats généraux sur l'avenir des universités, puisque c'est globalement et collectivement qu'il faut réfléchir au rôle des universités dans une société moderne.

Trudelle a par ailleurs déploré que les recours juridiques se multiplient afin de forcer un retour en classe: « On observe avec inquiétude un glissement vers des recours individuels au détriment de décisions prises collectivement par une majorité. La solution ne réside sûrement pas en une judiciarisation du débat. Les administrations laissent planer la possibilité d’une annulation de la session et le gouvernement continue de faire la sourde oreille. »

L'Education est un droit

L'Association canadienne des professeures et professeurs d’université a également apporté son soutien aux étudiant(e)s pour défendre un enseignement supérieur accessible et abordable financièrement.

« Les universités du Québec requiert plus de financements, mais en faire porter la charge sur les étudiants et leurs familles est contreproductif », a indiqué le président de l'ACPPU, Wayne Peters. « Une politique de frais de scolarité élévés rend l'enseignement supérieur moins accessible aux étudiants ayant des moyens modestes. L'accès devrait être décidé par la capacité et l'intérêt, non par la fortune familiale ou la volonté de contracter une dette conséquente. »

Le Président de la FQPPU, Max Roy, a fait écho à ces propos.

« Considérant que l'accès à l'université est un droit pour chaque individu ayant la capacité à poursuivre des études supérieures et que l'éducation est de plus en plus essentielle dans la société actuelle, la FQPPU réaffirme son opposition à l'augmentation des frais de scolarité », a expliqué Roy. « Nous rejettons les affirmations gouvernementales selon lesquelles l'accroissement des frais de solarité constitue la seule façon d'assurer un financement adéquat. »

Soutien de l'IE

L’IE soutient ses affiliés et les étudiants québécois. Elle appelle le Gouvernement du Québec et les dirigeant(e)s d'université à engager des négociations avec les représentants des syndicats d’enseignants et des étudiants, et prendre au plus vite les mesures nécessaires pour garantir aux étudiants l’égalité d’accès à une éducation supérieure de qualité.