Bénin : oui à l’éducation de qualité pour tous, non au travail des enfants
L’IE a organisé un atelier syndical national de formation et de sensibilisation à l’intention des acteurs du monde syndical au niveau de l’enseignement à Cotonou, au Bénin, du 9 au 11 mai. Le thème en était : « L’impact de l’éducation publique de qualité pour toutes et tous dans la lutte contre le trafic et le travail des enfants au Bénin ».
Une trentaine de participant(e)s représentant sept organisations syndicales ont pris part à cet évènement qui a présenté l’état réel des trafics et du travail des enfants au Bénin.
Pour une nouvelle attitude collective face au travail des enfants
Les échanges ont permis de répondre au besoin de compréhension, de partage et d’engagement nécessaires à de nouvelles attitudes de la part des familles, des entreprises commerciales et industrielles et de l’Etat béninois, en vue d’impulser une dynamique nouvelle marquée par un investissement quotidien à traquer les sources et causes de ces trafics.
Ces assises ont conduit à une meilleure connaissance des dispositions législatives nationales et des instruments sous-régionaux, régionaux et internationaux adoptés par le Bénin sur le sujet. Elles ont aussi amené à une plus grande prise de conscience de la part des syndicats d’enseignants quant au lien qui existe entre la persistance des trafics et du travail des enfants d’une part, et les possibilités d’atteindre les objectifs de l’éducation de la petite enfance et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), particulièrement celui lié à l’éducation publique de qualité pour toutes et tous d’autre part.
Le rôle moteur des syndicats d’enseignants
Parmi les principaux objectifs de l’atelier, il s’agissait d’obtenir un engagement ferme, de la part des affiliés de l’IE, d’entreprendre très rapidement des campagnes de sensibilisation et d’information en vue de la responsabilisation de l’Etat béninois quant au lien existant entre l’éradication des trafics et du travail des enfants, l’atteinte des objectifs de l’Education pour tous (EPT) et des OMD, et la lutte contre la pauvreté.
De même, il importait de développer une stratégie en vue de susciter ou renforcer la coopération entre les organisations syndicales de l’enseignement, les autorités gouvernementales, les agences du système des Nations Unies (Organisation internationale du Travail, UNESCO, UNICEF, Fonds des Nations Unies pour la population, Programme des Nations Unies pour le développement, etc.) et les autres acteurs de la société civile nationale, pour réaliser des actions et activités de lutte contre le travail des enfants.
Dans un entretien consacré à cette réunion et publié dans le quotidien béninois Le Gongonneur, Samuel Ngoua Ngou, le coordinateur régional de l’IE chargé de l’organisation de cet atelier, a souligné :
« Je crois que notre position à l’égard des institutions béninoises est la même vis-à-vis de tous les gouvernements qu’ils soient de l’Ouest ou du Sud. Nous pensons que l’éducation est un droit, un droit fondamental ; nous pensons que l’éducation de qualité doit être offerte à tous les enfants. Parce que l’éducation pour nous est la seule clé d’épanouissement des enfants et des communautés. La première richesse d’une nation, ce n’est ni le pétrole, ni la mer, ni le bois, ni le coton, c’est d’abord l’intelligence des citoyens ».
La forte responsabilité des Etats dans l’éducation de qualité
« Nous sommes convaincus que l’éducation est également une réponse aux crises qui secouent nos pays et nous soutenons absolument les syndicats d’enseignants au Bénin dans toutes leurs demandes », a ajouté Ngoua Ngou. « Parce que nous ne devons pas nous contenter d’une éducation où les enfants vont à l’école, rencontrent des enseignants mais où ils ne reçoivent pas une éducation de qualité. Non pas de la faute des enseignants seulement, mais essentiellement parce que l’école, en tant qu’institution, n’offre pas aux enseignants tout ce qui leur est nécessaire pour qu’une éducation de qualité soit proposée aux enfants. »
Il a également avancé que le problème fondamental des pays africains est avant tout celui de volonté politique :
« Nous pensons que le rôle le plus important revient à l’Etat et il faudrait que nos pays fassent la démonstration qu’ils sont sérieux. Et tant que ce ne sera pas le cas, vous pouvez être surs que l’Internationale de l’Education sera toujours aux côtés des syndicats de l’enseignement, prête à les aider, y compris à sensibiliser la communauté internationale pour qu’éventuellement des mesures pouvant aller jusqu’à des rétorsions soient prises à l’encontre de ces pays. »
Pour lire l'intégralité de l'entretien de Samuel Ngoua Ngou paru dans le journal béninois la Gongonneur, cliquez ici.