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Internationale de l'Education
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Philippines: le secteur éducatif condamne la nouvelle politique gouvernementale en matière d’éducation

Publié 8 juin 2012 Mis à jour 18 juin 2012

L’Alliance of Concerned Teachers (ACT), l’un des affiliés de l’IE aux Philippines, a protesté contre la nouvelle politique gouvernementale en matière d’éducation, qui propose de prolonger de deux ans le système éducatif formel, sans augmenter le nombre d’enseignant(e)s, de classes ni autres installations de base.

« Il faut agir plus en profondeur pour contrer la crise que connaît actuellement le système éducatif; le programme K-12 proposé, censé être un héritage que le Président Aquino laisserait au peuple philippin, ne ferait qu’aggraver la situation », affirme France Castro, secrétaire générale de l’ACT.

Focalisation sur les facteurs essentiels d’un enseignement de qualité

« Au lieu d’écouter attentivement et de s’informer correctement sur la situation sur le terrain, le Président Aquino et ses partisans s’obstinent à vouloir mettre en œuvre K-12, comme s’intitule le programme de réforme. Le porte-parole présidentiel Edwin Lacierda a reconnu qu’il manquait actuellement 50.000 classes, mais que le gouvernement ne pouvait attendre la construction de ces classes pour mettre en œuvre le programme K-12. »

« Les ressources allouées par notre gouvernement à l’enseignement ont été jugées insuffisantes pour les 10 années à venir, comment pourrait-il financer un modèle K-12 ? », s’interroge Castro. Il faut établir un bilan et planifier de manière globale avant de mettre en œuvre des réformes de notre système éducatif. »

L’ACT est convaincu qu’il serait plus efficace de donner la priorité aux écoles maternelles de qualité et de remédier à la pénurie déplorable qui touche les intrants éducatifs de base, notamment les enseignant(e)s, les classes, les cahiers, les chaises et les installations sanitaires.

Bien avant la rentrée scolaire, le Secrétaire d’Etat à l’Education Armin Luistro a annoncé que « tous les élèves qui se présenteraient à l’école à la rentrée des classes disposeraient d’une chaise et d’un cahier. »

Mais il a également admis que les pénuries devraient être résorbées d’ici quatre ans et qu’il importait d’agir sur les trois facteurs clés qui pèsent sur l’accès et la qualité de l’enseignement primaire du pays, à savoir l’élévation de la qualité du personnel enseignant, l’amélioration du cursus par le biais du programme K-12 et la réalisation des objectifs fixés pour résorber les pénuries de ressources.

Alors que le nombre d’étudiant(e)s inscrit(e)s ne cesse d’augmenter dans le pays, le manque d’enseignant(e)s, de classes, de chaises, de manuels et d’installations sanitaires est géré de manière inadéquate. La mise en œuvre du programme K-12 proposé a été mal planifiée et le cursus proposé laisse à désirer et ne prévoit pas la formation approfondie nécessaire. Certain(e)s enseignant(e)s ont payé de leur poche la reproduction des manuels scolaires et des modules partiels préparés par l’équipe formatrice, souligne l’ACT.

Résolution de l’IE pour la région Asie-Pacifique

« La résolution adoptée l’an dernier par l’IE lors du Congrès mondial organisé au Cap, en Afrique du Sud, reconnaît que la détérioration de la conjoncture économique dans beaucoup de pays de la région compromet la capacité des gouvernements nationaux à maintenir et augmenter l’investissement public dans l’éducation, les services sociaux et les infrastructures publiques »,admet Aloysius Matthews, Coordinateur régional principal de l'IE pour l’Asie-Pacifique.

Il s’est toutefois empressé de demander que « tous les pays de la région donnent la priorité à l’investissement dans l’éducation publique comme le moyen le plus efficace de stimuler la croissance économique ainsi que la stabilité et la cohésion sociales. »

Matthews a poursuivi en expliquant que les gouvernements nationaux reconnaissaient l’importance d’entamer des partenariats avec les organisations syndicales pour la planification et la mise en œuvre des programmes de relance économique et de développement. Au même titre que les institutions financières internationales, ils doivent cesser de miner les conditions d’emploi, déjà inadaptées, des travailleurs de l’éducation et des services publics dans la région afin de rétablir les économies nationales.

La version intégrale de la résolution prise au Congrès mondial de l’IE est disponible ici.