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Internationale de l'Education
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Canada: le déficit n'excuse pas le sous-financement de l'éducation des Autochtones

Publié 13 juillet 2012 Mis à jour 16 juillet 2012

L'ancien Premier ministre Paul Martin a prononcé un discours lors de l'Assemblée générale de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), organisée à Halifax du 11 au 13 juillet, autour du thème « Les organisations d'enseignement: phares de la démocratie ».

« Le gouvernement peut reporter la construction de nouveaux bâtiments, mais il ne peut pas différer l'éducation des enfants autochtones. Le déficit n'excuse pas le sous-financement de l'éducation du segment de cette population, qui subit pourtant la croissance la plus forte. », a déclaré Martin.

L'éducation des Autochtones constitue l'une des priorités de la FCE, qui reconnaît le droit inhérent des peuples autochtones à l'autonomie gouvernementale à l'intérieur du pays du Canada et leur droit de définir les buts de l'éducation pour leurs enfants.

Quarante-trois pour cent des élèves autochtones du pays n'habitant pas en réserve ne terminent pas leurs études secondaires. Soixante pour cent des jeunes habitant en réserve ne sont pas diplômé(e)s. A l'heure du XXIe siècle, ce fossé, qui sépare les peuples autochtones canadiens des autres Canadiens, tout comme les hommes et les femmes autochtones, est inacceptable. Il ne l'a jamais été et doit impérativement être comblé.

L'ancien Premier ministre a également rappelé les inégalités de longue date générées par ce fossé au niveau de l'éducation comme des compétences, de la santé comme du logement, et notamment liées aux opportunités d'emploi restreintes.

Il a présenté aux membres de la FCE le fonctionnement de son initiative et a notamment mis en lumière les projets pilotes ayant connu un franc succès.

La fondation Initiative d’éducation autochtone Martin a notamment soutenu le projet pilote lauréat de jumelage d'écoles, organisé par la FCE en collaboration avec l'Assemblée des Premières Nations grâce au programme Imagineaction de la FCE. Ce projet vise à fusionner les écoles des Premières nations avec les écoles publiques canadiennes, à compter de l'automne 2012.

Il a également souligné combien il était important que les non-autochtones comprennent que nous devons travailler en partenariat, que notre point de vue ne prévaut pas, et que nous devons collaborer pour faire évoluer le système éducatif complexe qui est le nôtre et l'adapter au profit de chacun. Martin a appelé à intégrer la culture autochtone dans tous les programmes scolaires des écoles publiques à l'échelle provinciale/territoriale.

« Nous saluons le message de M. Martin, un ami de la profession enseignante, mais aussi fervent défenseur de la culture autochtone au Canada », a déclaré Paul Taillefer, Président de la FCE. « Sa fondation a pour mission de renforcer les opportunités d'apprentissage et d'améliorer la réussite scolaire des élèves autochtones. Il reconnaît le rôle clé des syndicats d'enseignants. Nous avons entendu son appel d'action visant à unir nos forces en vue de faire progresser l'éducation des peuples autochtones. »

La FCE soutient les campagnes actuelles, telles que Le Rêve de Shannen ( www.shannensdream.ca) œuvrant pour que tous les enfants des Premières nations puissent fréquenter une école en bon état et recevoir un enseignement de qualité. Cette campagne fut présentée à l'occasion du Caucus des populations autochtones de l'IE, qui s'est tenu en juillet 2011, en Afrique du Sud.

L'an dernier, le Comité consultatif de la FCE sur l'éducation autochtone avait appuyé l'initiative de Ashoka Changemakers, une communauté mondiale en ligne, dont le but était de partager des idées ou des projets visant à pousser les enfants des Premières nations, les enfants métis ou encore les enfants Inuits vers la réussite.

Selon la Coordinatrice de l'IE, Rebeca Sevilla, « L'IE reconnaît que les systèmes d'éducation publique des différents états n'ont pas toujours répondu aux besoins des peuples autochtones. La FCE travaille en collaboration avec la communauté autochtone et lui apporte son soutien. Le Congrès de l'IE, qui se tiendra à Ottawa en 2015, permettra de tirer les leçons des expériences des syndicats locaux et de mieux comprendre l'éducation des Autochtones. »

La Résolution sur le respect de la diversité, adoptée lors du 6e Congrès mondial de l'IE en 2011, reconnaît que « l'éducation est un droit humain fondamental qui devrait encourager un traitement équitable et le respect mutuel, sans distinction de race, de couleur de peau, de langue, de genre, d'orientation sexuelle, de religion ou d'ethnicité, par le biais de politiques et de pratiques visant à vaincre la marginalisation, à éviter des attitudes de peur envers autrui, et à accroître l'inclusion à la citoyenneté, au travail et à d'autres domaines de participation sociale et culturelle ».

La présentation de Paul Martin est disponible à l'adresse www.ustream.tv.

Pour de plus amples informations sur les activités de la FCE au regard de l'éducation des Autochtones, rendez-vous sur: www.ctf-fce.ca/priorities.

Pour consulter le Rapport (en anglais) du Caucus des populations autochtones, qui s'est tenu préalablement au Congrès mondial de l'an dernier, au Cap, en Afrique du Sud, veuillez cliquer ici.

Pour en savoir plus sur les activités de l'IE au regard des droits des peuples autochtones, veuillez cliquer ici.