Etats-Unis: les syndicats de l’éducation célèbrent la Fête du Travail
Ce lundi 3 septembre, jour de la Fête du Travail aux Etats-Unis, l’American Federation of teachers (AFT) et la National Education Association (NEA), affiliés nationaux de l’IE, rendent hommage à l’ensemble des travailleurs et travailleuses du pays.
« La Fête du Travail est une journée importante pour bon nombre de citoyens et de citoyennes: elle marque la rentrée scolaire, la fin des vacances d’été et un moment de répit dans les activités quotidiennes. Pour nous, en tant que travailleurs et syndicalistes, la Fête du Travail représente un événement particulier et profondément ancré dans notre culture syndicale », a déclaré Randi Weingarten, Présidente de l’AFT, avant d’ajouter que: « Cette journée est l’occasion de célébrer le profond engagement de chacun et chacune d’entre nous vis-à-vis des enfants auxquels nous enseignons, des familles dont nous prenons soin et des communautés que nous aimons. Ce jour nous permet également de mettre en lumière les valeurs qui nous sont chères: chaque citoyenne américaine et citoyen américain doit avoir accès à un travail décent permettant de subvenir aux besoins de la famille et bénéficier de soins de santé abordables; chaque enfant doit pouvoir fréquenter un enseignement public de haute qualité dans sa localité; l’université ne doit pas être réservée uniquement à une frange privilégiée de la société, mais elle doit être financièrement accessible à l’ensemble de la population; et nous devons bénéficier d’une retraite digne de ce nom après une vie de dur labeur, sans craindre de devenir un fardeau pour nos proches.»
Weingarten a déploré que: « Une alliance contre nature entre les intérêts des entreprises et les responsables politiques — dont l’ambition est d’amputer les budgets et de nous rendre ensuite responsables des résultats médiocres, tout en recherchant des solutions pour réduire l’impôt des contribuables riches — continue de se renforcer pour tenter de nous diviser et de nous opposer : parents contre enseignants et syndicalistes contre non-syndicalistes. Autrement dit, l’objectif est de nous diviser pour mieux régner. »
Weingarten a appelé les travailleurs/euses à faire part de leurs idées pour renforcer les écoles, les hôpitaux et les communautés, à l’adresse (en anglais): http://go.aft.org/solutions.
Vous trouverez la documentation (en anglais) relative à la Fête du Travail mise en ligne par l’AFT, ici.
A l’occasion de la Fête du Travail, la NEA a également préparé des documents syndicaux afin de permettre aux élèves d’en apprendre davantage sur les femmes et les hommes qui travaillent. Ces ressources sont disponibles (en anglais) sur le site Internet de ces deux syndicats. Elles comprennent notamment des documents à vocation syndicale, tels que: des plans de leçons, des chants, des citations, des lignes du temps et des biographies, proposés par l’ American Labour Studies Centre; une ligne du temps explicative reprenant les événements liés au monde du travail de 1607 à 2000, présentée par la Confédération syndicale américaine — AFL-CIO ; ainsi qu’un document (en anglais) intitulé « Lutter contre une vision négative des syndicats: promouvoir l’étude du syndicalisme », rédigé pour la NEA par Victor G. Devinatz, Professeur enseignant les relations de travail à l’Université d’Etat de l’Illinois, et décrivant le rôle des syndicats dans la promotion de la justice sociale, leur contribution à l’adoption d’une législation sur l’emploi qui s’est révélée profitable aux travailleurs/euses syndicalisé(e)s ou non, leurs effets positifs sur la productivité et leur importance dans le maintien d’une société démocratique saine.
Ces documents mettent en avant que la Fête du Travail rend hommage aux travailleurs/euses américain(e)s et qu’elle reconnaît la valeur et la dignité du travail ainsi que son rôle dans la vie américaine.
La NEA a également rappelé que la Fête du Travail a été célébrée pour la première fois le 5 septembre 1882 à New York. Au fil des ans, le pays a accordé de plus en plus d’importance à cet événement. Le 28 juin 1894, le Congrès américain a voté une loi décrétant que, chaque année, le premier lundi du mois de septembre serait désormais considéré comme un jour férié officiel.
L’IE défend le respect des droits humains et syndicaux
Le Secrétaire général adjoint de l’IE, David Edwards, a déclaré: « Nous souhaitons une excellente Fête du Travail à tous nos affiliés aux Etats-Unis. Nous leur adressons également toutes nos félicitations pour l’excellent travail accompli dans la défense des droits des enseignants nationaux et des travailleurs en général, notamment dans l’Ohio, où une loi visant à faire taire la voix des employés du secteur public et à balayer leurs droits à la négociation collective a été rejetée, grâce aux efforts qu’ils ont déployés pour mobiliser la population de cet Etat. »
Il a ajouté que: « Que ce soit aux Etats-Unis ou partout ailleurs dans le monde, la crise ne peut pas servir de prétexte pour priver les travailleurs/euses de leurs droits humains fondamentaux, tels que le droit à la dignité et à des conditions de vie décentes, et de leurs droits syndicaux, tels que la négociation collective. Nous serons toujours aux côtés de nos affiliés chaque fois qu’un gouvernement mal avisé tentera de bafouer les droits de ses citoyennes et citoyens. »
La Résolution sur le renforcement du syndicalisme international dans le contexte de la mondialisation, adoptée en juillet 2011 par le 6e Congrès mondial de l’IE, considère que le contexte de la crise économique et sociale profonde a conduit 32 millions de travailleurs/euses au chômage et à la propagation de la pauvreté et de la faim.
La crise n’est pas une excuse pour dénigrer la valeur du travail
La résolution déplore également les politiques agressives de privatisation des services publics, de même que la précarisation croissante des conditions de travail et les pratiques minimales en matière d’emploi appliquées par les principaux employeurs du secteur privé. Elle dénonce que de nombreuses multinationales font preuve d’un mépris des travailleurs/euses, de tactiques anti-syndicales, de menaces et d’intimidation des travailleurs/euses qui protestent, ceux/celles-ci étant licencié(e)s ou faisant l’objet de représailles lorsqu’ils/elles cherchent à adhérer à un syndicat. Elle condamne les multiples attaques lancées contre des organisations syndicales, garantes des droits fondamentaux et démocratiques des travailleurs/euses dans le monde entier et constituant des entités décisives dans les processus de négociation.
Nécessité de renforcer le syndicalisme international
La résolution observe que « les syndicats ont l’opportunité de renforcer leur orientation internationaliste, plutôt que de s’en écarter » et considère que « le défi que représente le monde d’aujourd’hui requiert une coordination et une communication sans précédent afin de pouvoir mettre en corrélation les difficultés quotidiennes auxquelles sont confronté(e)s les travailleurs/euses pour créer leurs syndicats et faire entendre leur voix collective sur le lieu de travail, de mettre en avant leurs revendications collectives en faveur du respect des droits fondamentaux et de promouvoir le travail décent dans tous les domaines possibles. »
Par ailleurs, elle exhorte les gouvernements à s’acquitter de leur fonction de garants des droits de l’ensemble des citoyens et citoyennes, en particulier les droits fondamentaux à l’éducation et à la santé publiques, ainsi que les droits fondamentaux à former des syndicats et à négocier collectivement.
La résolution est disponible dans son intégralité ici.