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Internationale de l'Education
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Australie: un syndicat reproche à Abbot son attaque contre les écoles publiques

Publié 4 septembre 2012 Mis à jour 10 septembre 2012

L’Australian Education Union (AEU), l’un des affiliés nationaux de l’IE, a vivement rejeté les affirmations du chef de l’opposition Tony Abbott selon lesquelles les écoles privées sont lésées par rapport aux écoles publiques.

« Tony Abbott a prouvé aujourd’hui qu’il deviendrait le Premier ministre de l’enseignement privé », constatait le Président fédéral de l’AEU, Angelo Gavrielatos, dans un communiqué du 20 août. « Les commentaires de M. Abbott montrent qu’il ignore royalement les conclusions du rapport Gonski ; ce dernier établit clairement le sous-financement des établissements publics. »

« Non seulement Tony Abbott a exclu d’allouer aux écoles publiques le moindre centime sur les 3,8 millions de dollars australiens par an dont elles ont besoin d’urgence, selon le rapport Gonski, mais il a même prévu d’amputer le budget de près de 3 milliards de dollars australiens. »

Et Gavrielatos de poursuivre en affirmant que les coupes budgétaires d’Abbott toucheraient les étudiantes et étudiants des écoles publiques des zones les plus défavorisées du pays.

« Par les propos qu’il a tenus aujourd’hui, Tony Abbott confirme son intention de réduire le financement de l’enseignement public, de licencier un enseignant sur sept et d’augmenter la taille des classes. Toutes les écoles seraient touchées. Manifestement, il ne croit pas en l’enseignement public et cherche à rendre plus difficile l’accès à un enseignement de qualité pour les enfants de tout le pays. »

Promesse insensée de la Coalition

Face à la promesse faite par la Coalition qu’aucun établissement ne se porterait plus mal sous un gouvernement Abbott, Gavrielatos a répondu qu’il s’agissait soit d’un revirement spectaculaire, soit d’une promesse insensée visant à détourner l’attention des propos relatifs au surfinancement des écoles publiques.

« Si elle voulait donner un sens à ce discours », faisait-il remarquer, « la Coalition devrait abandonner sa promesse de priver de plusieurs milliards les écoles publiques, y compris celles des communautés les plus démunies du pays. »

La Coalition devra également se montrer disposée à augmenter nettement le financement récurrent des écoles publiques, qu’elle prévoit actuellement de diminuer de 673 millions de dollars australiens en termes réels d’ici 2015-16.

« Ces coupes budgétaires touchent également le financement du ‘National Partnership’ en faveur des établissements publics et privés des communautés défavorisées », a souligné Gavrielatos. « Or, ces fonds sont essentiels pour les étudiant(e)s et les communautés éducatives. »

IE: l’enseignement doit être financé par l’État

L’IE a marqué son soutien aux revendications du syndicat. « Nous soutenons pleinement nos collègues australien(ne)s dans leur lutte pour bénéficier de conditions de travail correctes et d’un financement approprié du système d’enseignement public », a annoncé le Secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen. « L’IE rappelle que l’éducation est un droit humain et que, par conséquent, l’enseignement doit bénéficier d’un financement public soutenu et suffisant, même en cas de récession ou de restrictions budgétaires, afin que ce droit soit garanti à tous. »

La Résolution sur le financement soutenu de l’enseignement public en pleine crise économique, adoptée lors du 6ème Congrès mondial de l’IE organisé au Cap, en Afrique du Sud, en juillet 2011, déplore « le fait que de nombreux gouvernements, face à une dette publique et des contraintes budgétaires croissantes, dont l’explosion est causée par le renflouement du secteur financier, adoptent des mesures d'austérité comprenant notamment la réduction des financements publics en faveur de l'éducation, la dérégulation de la profession enseignante, la privatisation de l'éducation et l'élimination des droits de négociation collective des travailleuses et des travailleurs ».

Elle reconnaît le fait que l’IE est vivement préoccupée par l'augmentation des abus cautionnés par l'Etat à l'encontre des enseignant(e)s, des autres fonctionnaires et des syndicalistes au cours de la crise financière mondiale.

Elle appelle également toutes les organisations membres à veiller à ce que le financement de l'enseignement public demeure la responsabilité de leur gouvernement et que toute forme de partenariat public/privé ou de multi-partenariat dans le domaine de l'éducation ne remplace pas cette responsabilité.

Pas d’impact de la crise sur le secteur de l’éducation

Cette résolution mandate entre autres le Bureau exécutif pour:

  • chercher à ce que tous les gouvernements s'engagent à ce que leur secteur de l'éducation et le secteur des services publics soient protégés de l'impact de telles crises financières, et à ce que les efforts consentis sur le plan mondial en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et des objectifs de l'Education pour Tous soient renforcés;
  • exhorter les gouvernements à considérer l'éducation comme le pivot des politiques sociales;
  • appeler les organisations membres aux niveaux national, régional et international, à renforcer la campagne en faveur d'une éducation publique gratuite, de qualité et accessible, en collaboration avec les parents, les étudiant(e)s, les communautés éducatives et l'ensemble de la société civile, et à promouvoir l'éducation en tant que bien public et droit humain.

Le texte complet de la Résolution de l’IE est disponible ici.