Espagne: contre la politique de rigueur et pour un référendum!
Le samedi 15 septembre, des centaines de milliers de manifestant(e)s venu(e)s de toute l’Espagne se sont rassemblé(e)s sur la Plaza de Colón, à Madrid, afin de demander au gouvernement de revoir sa politique de rigueur. Tous et toutes ont ainsi répondu à l’appel de plus de 150 organisations réunies en un « sommet social », dont les syndicats de l’enseignement affiliés à l’IE: FE.CC.OO, FETE-UGT, STEs et CSI-CSIF.
Les manifestant(e)s représentaient les fonctionnaires, les pompiers, les services de santé, les enseignant(e)s, les corps de police, les pensionné(e)s, les travailleuses et travailleurs, les chômeuses et chômeurs et surtout les jeunes.
Les différents collectifs touchés par les restrictions ont créé un défilé haut en couleurs dans les rues de la capitale espagnole: vert pour l’éducation, blanc pour la santé, noir pour les fonctionnaires, violet pour les groupements de femmes et orange pour les travailleuses et travailleurs sociaux et les personnes dépendantes.
L’éducation en danger
L’Espagne a commencé l’année scolaire amputée de 50.000 travailleuses et travailleurs de l’éducation. a cette réduction drastique du personnel s’ajoute l’accroissement du nombre d’élèves par classe.Les syndicats mettent en garde contre « un effectif scolaire augmenté, mais un corps professoral réduit » pour cette année scolaire.
A cela s’ajoute encore l’allongement des heures de cours, le retard dans le paiement des bourses, des cantines et du fonctionnement des centres, en plus du manque d’investissement dans les infrastructures et le matériel scolaire.
De ce point de vue, les syndicats dénoncent leur crainte de voir la hausse de la TVA, la réduction des aides pour la cantine et le transport scolaire, ainsi que la diminution considérable des bourses constituer un mur quasi infranchissable pour de nombreuses familles qui comptent plusieurs enfants en âge scolaire.
Le Gouvernement de Madrid a déjà rappelé aux familles qui ne sont pas en mesure de payer la cantine que les élèves peuvent emporter leurs tartines, sans trop préciser comment. De même, à Ceuta, l’ouverture des cantines est actuellement suspendue, dans l’attente de l’aide économique apportée par l’Administration.
Restriction des libertés et des droits
Par ailleurs, les syndicats ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’attaque sans précédent dans l’histoire de la démocratie espagnole contre la représentation syndicale. Le STES, affilié de l’IE, affirme que le gouvernement de Rajoy lui a retiré tous ses permis syndicaux centraux, le laissant sans personnel pour exercer l’action syndicale au niveau étatique.
Consultation populaire
Pour toutes ces raisons, le ‘Sommet social’ considère que les mesures adoptées par le gouvernement de Mariano Rajoy « ne font qu’aggraver la crise »; la marche avait donc entre autres pour objectif de convaincre l’Exécutif d’organiser un référendum à propos des politiques mises en œuvre, étant donné que, dit-il, « ce n’est pas avec ce programme que le PP a remporté les élections ».
De plus, le collectif exige du Gouvernement « une politique plus juste et progressive et la lutte contre la fraude fiscale, sans amnistie pour les fraudeurs ».
Face à l’inconnue que représentent les conditions d’un sauvetage immédiat du pays, le ‘Sommet social’ a annoncé son intention de lancer une campagne pour que « plus personne n’ignore notre refus de cette politique, nos motifs et nos solutions ».
Protestations dans le pays voisin
Toujours le samedi, des manifestations se sont déroulées au Portugal, où des centaines de milliers des personnes ont défilé dans les rues de Lisbonne afin de protester contre les mesures d’austérité.
Le gouvernement conservateur de Passos Coelho venait d’annoncer dans la semaine une nouvelle vague de mesures draconiennes d’austérité, dont une augmentation à 18 % des cotisations de sécurité sociale des travailleuses et travailleurs.Cette hausse équivaudrait à un mois de salaire net.D’autres mesures ont encore été annoncées, dont des hausses d’impôts et la suppression des primes extraordinaires.
L’IE apporte son soutien à l’Espagne et au Portugal dans leur lutte pour un système d’enseignement public égalitaire, laïc et de qualité, et rappelle que ce dernier suppose la garantie de conditions dignes de travail pour le corps professoral.
Pour exprimer votre solidarité avec les syndicats espagnols, veuillez signer le manifeste pour la défense de l’enseignement public ( www.levantatuvoz.es)