Espagne: attaque historique contre la représentation syndicale
Le gouvernement central a laissé des syndicats sans effectifs humains pour s’occuper de l’action syndicale au niveau de l’Etat. Il s’agit de la plus importante attaque contre la représentation syndicale dans l’histoire de la démocratie espagnole.
En juin pendant le processus de négociation du Pacte des Droits syndicaux, on a fait croire aux syndicats de l’enseignement que les autorisations syndicales liées au Ministère de l’Education seraient maintenues, quoiqu’avec des compressions significatives, jusqu’à 60%, du personnel s’occupant des tâches syndicales.
Néanmoins le 13 juillet, le Conseil des Ministres approuvait l’Arrêté royal 20 qui en plus d’imposer une réforme de l’enseignement, supprime les autorisations syndicales nationales à partir du 1er octobre 2012.
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Dans ce contexte, et à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des Enseignants le 5 octobre, les affiliés de l’IE en Espagne, la FECCOO, la FETE-UGT, la STEs et la CSI-CSIF ont publié un communiqué conjoint. Ils y expriment leur indignation suite à l’attaque du gouvernement central contre la profession d’enseignant en particulier, et l’enseignement public en général.
“Cette année plus que jamais pour la célébration du 5 octobre, nous réclamons un soutien aux enseignants afin qu’avec le reste des membres de la communauté éducative, ils parviennent non seulement à mettre fin à l’érosion des conditions sociales et de travail du professorat, mais également à la diminution de l’équité et de la qualité de notre système d’enseignement”, dit le document.
Manœuvre politique
De même les syndicats dénoncent que les compressions budgétaires que subissent l’enseignement et les enseignants depuis deux ans, mettent en danger l’avenir de l’Espagne. Actuellement on a arrêté d’investir dans l’ensemble du pays, plus de 4.500 millions d’euros dans l’enseignement.
“Sous la protection de l’excuse de la crise économique, le gouvernement central a utilisé une argutie idéologico-politique pour bloquer le dialogue social et démonter les organisations syndicales”, a condamné le Secrétaire général de la FE.CCOO, José Campos.
“La Constitution espagnole oblige les pouvoirs publics à garantir le droit à l’éducation par le biais de la participation effective de tous les secteurs constituant l’action éducative”, a souligné le Secrétaire général de la FETE-UGT, Carlos Lopez.
“Les syndicats de l’enseignement sont les représentants légitimes du professorat et des interlocuteurs valables et nécessaires dans le dialogue social que doit garantir une société démocratique. Les supprimer constitue une attaque à la démocratie même dans ses fondements”, a conclu Lopez.
Solidarité internationale
En signe de solidarité avec les syndicats espagnols, le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen, et le Secrétaire général adjoint, David Edwards, étaient présents à Madrid pour assister à une conférence de presse organisée pour rendre compte de ce qui s’est passé.
De même l’IE a soutenu la plainte introduite en mai par les syndicats intersectoriels espagnols, la CC.OO et l’UGT, auprès du Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT) du chef de violation des droits des travailleurs.
“Nous sommes ici aujourd’hui à Madrid pour démontrer notre solidarité internationale avec les syndicats et avec le peuple espagnol. Nous sommes ici pour dire au gouvernement du Parti Populaire qu’il ne va pas réussir à les faire taire, car leur voix est la nôtre, la voix de la communauté enseignante dans le monde entier, qui se lève aujourd’hui avec eux, et pour eux”, a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen.
L’IE offre son soutien aux syndicats espagnols et déclare son appui total à ceux-ci pour la défense de l’enseignement public et de la profession d’enseignant, pour garantir l’égalité des chances et le progrès de l’ensemble de la société.
Pour lire le communiqué conjoint des syndicats espagnols (en espagnol), cliquez ici.
Pour vous solidariser avec les syndicats espagnols, signez maintenant le Manifeste de Défense de l’Education publique: www.levantatuvoz.es.