Appel mondial en faveur du travail décent pour les jeunes
Depuis 2008, la Confédération syndicale internationale (CSI) organise la Journée mondiale pour le travail décent (JMTD) le 7 octobre. Cette journée mondiale de mobilisation vise à rappeler aux gouvernements du monde entier de placer le travail décent au cœur de leurs actions afin de relancer la croissance économique et de construire une nouvelle économie mondiale qui donne la priorité aux personnes.
Cette année, la JMTD était axée sur le travail décent pour les jeunes. Dans certains pays, le taux de chômage des jeunes atteint 60%. Les syndicats mettent en garde contre le fait qu’une génération entière de jeunes risque de se trouver exclue du marché du travail - une véritable bombe socio-économique à retardement.
Chômage en hausse
D’après l’Organisation internationale du Travail (OIT), le taux de chômage parmi les jeunes de 15 à 24 ans est passé de 11,8% à 12,7% de 2008 à 2009. Cela marque un renversement de la tendance à la baisse enregistrée depuis 2002, avant la crise.
« La crise ainsi que l’incapacité – ou le manque de volonté – des gouvernements à relancer l’emploi et la croissance touchent les jeunes de plein front », a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI. « Les statistiques officielles indiquent que 75 millions de jeunes sont sans emploi dans le monde. »
Mobilisation mondiale des syndicats
Cette année, les actions liées à la JMTD ont donc été centrées sur la création d’emplois pour les jeunes. Des événements ont été organisés aux quatre coins de la planète:
- en Haïti, les syndicats ont mis sur pied un rassemblement historique et ont occupé les rues pour la première fois depuis des années;
- en Birmanie, Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI, et Maung Maung – leader syndicaliste qui vient d’être autorisé à rentrer au pays après de nombreuses années d’exil forcé – ont accueilli la toute première célébration de la JMTD;
- en Indonésie, une grève nationale a été orchestrée le dimanche 7 octobre;
- en Bulgarie, 25 événements différents ont été organisés dans tout le pays – de la distribution de tracts en rue aux réunions sectorielles consacrées à l’emploi des jeunes;
- des syndicats sénégalais ont mis sur pied une conférence sur les solutions alternatives à l’emploi des jeunes.
La CSI a lancé un site Web de campagne dans l’esprit des prévisions météorologiques. Les jeunes peuvent y consulter les perspectives dans leur pays et agir concrètement en écrivant à leur ministre du Travail.
L’éducation est la clé
L’IE a souligné à maintes reprises le rôle crucial que joue l’éducation pour stimuler l’emploi des jeunes et modeler un monde d’après-crise qui soit juste et durable, sur le plan économique, social et environnemental.
« Il est extrêmement difficile pour les jeunes d’accéder au marché du travail. Nous devons exiger que les restrictions budgétaires épargnent l’éducation, sous peine de créer une ‘génération perdue’ incapable de s’adapter aux conditions du marché », a plaidé Susan Hopgood, Présidente de l’IE.
« Les syndicats d’enseignant(e)s ont un rôle essentiel à jouer, à savoir faire pression en faveur d’une stratégie de croissance axée sur l’emploi qui identifie la cause réelle du chômage des jeunes et y remédie. »