Allemagne: Grève d'avertissement des enseignant(e)s à propos des conditions de travail
Le Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft (GEW), un des affiliés allemands de l'IE, était impliqué dans une action de grève dans l'Etat de la Saxe. Plus de 10.000 enseignant(e)s ont participé à cette action, en exigeant plus d'emplois, de meilleurs salaires et une législation réglementant la pré-pension.
Une action massive des enseignant(e)s
L'action a été entreprise dans la région de Dresden, ainsi que dans les régions de Chemnitz, Leipzig, Bautzen et Zwickau. Les enseignant(e)s de Saxe se sont joint(e)s à l'action en masse et ont été soutenu(e)s par la section locale du Parti socialiste. La Présidente du GEW de l'Etat concerné, Sabine Gerold, a indiqué qu'environ 10.500 professionnel(le)s de l'éducation des régions de Leipzig, Bautzen, Zwickau et Plauen ne se sont pas présenté(e)s au travail, le 16 novembre. Le GEW a noté qu'aucun cours n'avait eu lieu dans plus de trois quarts des écoles de ces régions, et a rappelé que c'était la deuxième action de grève enseignante de cette année scolaire. Etant donné que le Parlement de l'Etat décidera du budget biennal en décembre, et de l'attribution de fonds à l'éducation et aux affaires culturelles, Gerold a dit qu'elle n'excluait pas d'autres préavis de grève avant cette date.
La Ministre de l'Education et des affaires culturelles de Saxe, Brunhild Kurth, a réagi en rejetant les exigences des enseignant(e)s et en disant que les syndicats d'enseignants exagéraient. Concernant les exigences syndicales en matière de pré-pension, Kurth a dit que la grève ne résoudrait pas la pénurie d'enseignant(e)s, étant donné qu'il n'y avait tout simplement pas assez de jeunes enseignant(e)s qualifié(e)s. Elle a prétendu que les syndicats d'enseignants ignoraient délibérément le fait que le gouvernement avait alloué beaucoup d'argent pour améliorer l'éducation et répondre aux préoccupations des enseignant(e)s. Kurth a souligné que 9,1 millions d'euros avaient été mis de côté, afin d'offrir de meilleurs salaires aux 1.350 enseignant(e)s primaires les plus âgé(e)s en 2013/14.
GEW: Une action importante que le gouvernement ne doit pas ignorer
Actuellement, les enseignant(e)s de la région de Dresden ont en moyenne plus de 50 ans. Un quart a même plus de 60 ans. « L'Etat doit engager 1.500 enseignant(e)s par an, pour compenser le nombre d'enseignant(e)s qui prennent leur retraite », a noté Michael Woye, Vice-président du GEW pour la région de Dresden. Le GEW a également souligné qu'en comparaison avec d'autres Etats allemands, les personnels de l'éducation de Saxe étaient les moins bien rémunérés. C'est pourquoi le GEW demande une loi fédérale sur la rémunération des enseignant(e)s, par le biais de négociations conduisant à un accord collectif.
VBE: Il incombe à l'Etat de faciliter le changement générationnel
« Durant une action de grève de trois jours, 20.000 enseignants ont clairement exprimé l'opinion qu'ils veulent être impliqués dans le changement générationnel au sein des écoles », a dit Jens Weichelt, Vice-Président fédéral du VBE et Président du VBE en Saxe.
Il a ajouté : « Le gouvernement de l'Etat de Saxe ne peut pas et ne doit pas ignorer ce signal. Nous attendons des propositions appropriées durant les négociations pour traiter le problème démographique et celui des pré-pensions - une reconnaissance du travail de l'ancienne génération et des mesures d'encouragement pour recruter davantage de jeunes enseignants. »
Il a également souligné le fait que trois quarts des enseignant(e)s de Saxe ont participé aux trois journées consécutives de grève régionale.
IE: Les Etats doivent garantir une formation et des conditions de travail de qualité aux enseignant(e)s
« L'IE soutient pleinement les exigences de ses affiliés allemands », a dit le Secrétaire général de l'IE, Fred van Leeuwen. « Que ce soit au niveau régional ou fédéral, les gouvernements doivent garantir que les jeunes enseignants reçoivent une formation de haute qualité et des conditions de travail et de vie attrayantes. » Il a également mis l'accent sur le fait que les gouvernements doivent s'engager vis-à-vis des syndicats d'enseignants et respecter leur droit à la négociation collective.