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Internationale de l'Education
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Le Chili a confiance dans ses enseignant(e)s et son mouvement étudiant

Publié 12 février 2013 Mis à jour 12 février 2013

Le Colegio de Profesores de Chile (CPC), l’affilié de l’IE au Chili, a publié les résultats d’une enquête nationale révélant que l’enseignement est la profession qui inspire le plus haut niveau de confiance parmi la population.

L’enquête, menée en décembre 2012 par le Centro de Estudios de la Realidad Contemporánea, montre que 70% de la population déclare avoir confiance dans les enseignant(e)s, soit 10 points de plus qu’en mai 2011. Les enseignant(e)s arrivent ainsi en première position parmi tous les groupes mentionnés, suivi(e)s par les médecins. Il apparaît donc clairement que l’éducation constitue la préoccupation majeure de la population chilienne.

Un mouvement étudiant fort

Une autre étude menée récemment par le consultant Asia Marketing, établissant l’ Indice de confiance de la population parmi les jeunes chilien(ne)s de 18 à 34 ans, a révélé que la confiance accordée au mouvement étudiant était largement supérieure à celle accordée à la gestion du gouvernement.

Ainsi, le taux de confiance accordée aux étudiant(e)s s’élève à 52%, contre seulement 34% aux autorités chiliennes.

Revalorisation de la profession enseignante

Jaime Gajardo, Président du CPC et membre du Bureau exécutif de l’IE, a déclaré : « Les bons résultats obtenus démontrent que la population nous soutient et a confiance en nous. A ses yeux, la profession enseignante fait partie de la solution et non du problème, comme ont tendance à le croire les autorités. »

Gajardo, qui a participé récemment à la Conférence de l’IE pour les affiliés dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Londres, a demandé au Ministre de l’Education chilien, Harald Beyer, d’accepter l’invitation lancée par l’IE aux gouvernements et aux partenaires sociaux pour participer au Sommet international sur la profession enseignante.

Ce Sommet, qui examinera essentiellement le rôle public de l’éducation et de la profession enseignante, se tiendra à Amsterdam aux Pays-Bas, les 13 et 14 mars, et organisera pour la troisième année consécutive ladite Table ronde internationale du dialogue social pour l’éducation.

« Nous demandons au Ministre Beyer de ne pas décliner l’invitation à cette rencontre importante, offrant l’occasion d’initier un débat qui, jusqu’à ce jour n’a jamais eu lieu dans notre pays », a déclaré Gajardo.

L’éducation est un droit et non un privilège

Suite au processus de privatisation mis en place sous la dictature militaire d’Augusto Pinochet dans les années 1980, plus de 50% de la population chilienne paie actuellement pour recevoir une éducation.

Les milieux défavorisés se concentrent dans les établissements publics municipalisés, qui enregistrent un peu plus de la moitié des inscriptions. L’autre frange de la population fréquente les établissements privés, également financés par l’Etat mais qui, en plus, bénéficient de la participation financière directe des familles.

L’IE soutient le personnel enseignant et le mouvement étudiant chiliens dans leurs revendications visant à ce que l’éducation soit considérée comme une fonction essentielle de l’Etat. De même, elle s’oppose à une vision biaisée de la qualité de l’éducation, réduite en réalité aux résultats des tests standardisés et aux velléités mercantiles qui touchent le secteur.

Comme le souligne le document politique de l’IE sur l’éducation, les pouvoirs publics « assument la responsabilité clé de veiller à ce que l’éducation gratuite et universellement accessible ait les ressources appropriées et soit constamment mise à jour et développée. »