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Internationale de l'Education
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Nigéria: La fréquentation scolaire mise à mal par les attaques d’un groupe extrémiste

Publié 17 mai 2013 Mis à jour 26 juin 2013

L’IE a fermement condamné les attentats contre les écoles, les enseignant(e)s et les élèves au Nigéria, qui privent 15.000 enfants d’aller en classe depuis le mois de février dernier. Les informations relatives à la vague d’attentats perpétrés par le groupe extrémiste Boko Haram (BH) ont été communiquées par l’IRIN, le service des nouvelles et analyses humanitaires du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies. Les attaques contre les écoles publiques dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria, se poursuivent.

Des enseignant(e)s tué(e)s et des établissements incendiés

La plupart des enfants concernés vont à l’école primaire, selon un fonctionnaire du Ministère de l’Education de l’Etat de Borno. Jusqu’à présent, BH a incendié ou détruit 50 des 175 écoles publiques, a-t-il déclaré. Les enseignant(e)s de l’État ont confirmé ces chiffres.

Les étudiant(e)s restent chez eux/elles par peur d’être attaqué(e)s ou sont transféré(e)s dans des écoles coraniques privées, connues sous le nom d’ Islamiyya dans le nord. Le 6 mai devait marquer la réouverture officielle des écoles publiques après une coupure de six semaines, mais beaucoup sont restées fermées car les fonctionnaires et les enseignant(e)s craignent de nouvelles attaques.

Dans un premier temps, les hommes armés de BH attaquaient les écoles, primaires pour la plupart, de nuit en faisant exploser des grenades, des bombes artisanales ou en déversant de l’essence dans les salles de classe afin d’y mettre le feu.

Mais le 18 mars, le BH a attaqué quatre écoles à Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, en plein jour, tuant quatre enseignant(e)s et blessant gravement quatre élèves.

Le 9 avril, des membres présumés de BH ont assassiné deux enseignant(e)s à leur domicile, ainsi que quatre fonctionnaires du Comité de nutrition de l’Etat de Borno pendant leur tournée d’inspection des écoles. Le Comité de nutrition conduit un programme alimentaire dans les écoles primaires et secondaires.

Le fait qu’enseignant(e)s et élèves soient aujourd’hui directement visé(e)s terrifie nombre d’enseignant(e)s, qui n’osent plus se rendre à leur travail.

Des attentats revendiqués

Le 10 avril, le chef de BH, Abubakar Shekau, a revendiqué les attaques des écoles dans une vidéo postée sur Internet, déclarant agir en représailles aux raids de l’armée nigériane contre des camps de BH à Maiduguri.

Dans tout l’Etat, le gouvernement a déployé des soldats dans les écoles qui risquent d’être frappées par des attaques, mais les parents craignent que cela ne fasse courir un danger encore plus grand à leurs enfants.

BH a remis le feu à certaines écoles que le gouvernement tentait de rénover. L’école primaire Gwange II dans le quartier de Gwange de la ville de Maiduguri, considérée comme l’un des bastions du groupe BH, a été incendiée à quatre reprises par BH, chaque fois après avoir été rénovée.

La destruction des écoles par le feu « sape les efforts du gouvernement visant à améliorer le système éducatif dans l’Etat de Borno », a déclaré à l’IRIN le commissaire à l’information de l’État de Borno, Inuwa Bwala.

La fréquentation des écoles coraniques en hausse

Beaucoup de parents estiment que le plus sûr est d’opter pour les écoles coraniques, qui connaissent une forte hausse des taux d’inscription depuis quelques mois. Il s’agit d’écoles privées confessionnelles qui délivrent un enseignement islamique, même si certaines proposent également de l’anglais et des mathématiques dans leur cursus.

En raison de la demande, les frais d’inscription de certaines écoles coraniques ont également augmenté - dans certains cas, de 300 pour cent depuis le début de l’année. Bwala a déclaré que le gouvernement central allait tenter d’investir davantage de moyens, financiers et matériels, dans les écoles coraniques et uniformiser les cursus pour enseigner aux enfants aussi bien le Coran que les matières dispensées dans le système éducatif occidental.

IE : une condamnation ferme pour violation des droits de l’Homme

« L’IE condamne fermement ces attentats contre les écoles, les enseignantes et enseignants et les élèves », a déclaré le Secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen. « Les attaques des écoles sont une atteinte au droit à l’éducation des enfants, ainsi qu’une violation de leurs droits humains. Elles constituent également une atteinte au droit international humanitaire et au droit criminel, de même que des crimes de guerre. »

« Il est impossible d’apprendre dans un climat de peur et d’incertitude. Comment voulez-vous qu’un enseignant s’acquitte le mieux possible de sa tâche et qu’un enfant apprenne correctement s’ils sont constamment sur le qui-vive, craignant une fusillade ou un attentat à la bombe ? »

Il a rappelé que les écoles devaient rester des sanctuaires sûrs et exhorté les autorités nationales à assurer la sécurité à l’école des enseignant(e)s et des élèves.

L’IE demande au gouvernement de prendre les mesures qui s’imposent afin de redresser la situation rapidement, et permettre aux élèves et aux enseignant(e)s de se concentrer sur l’objectif d’éducation de qualité pour tous dans un environnement pacifique.