Les professeur(e)s rejettent les MOOC
Publié
31 juillet 2013
Mis à jour
1 août 2013
Les professeur(e)s de l’Université d’Etat de San José en Californie refusent d’utiliser un cours de philosophie conçu par l’Université de Harvard et développé par la plate-forme edX, l’un des principaux fournisseurs de Cours en ligne ouverts et massifs (Massive On-Line Open Course - MOOC), dont le but consiste à remplacer les cours de la faculté par des formations en ligne moins coûteuses.
Les MOOC sont des cours en ligne gratuits ou peu coûteux enseignés à un grand nombre d’étudiant(e)s et ne nécessitant qu’une participation minimale des professeur(e)s. Globalement, les étudiant(e)s visionnent des vidéos de conférences de courte durée et effectuent les travaux qui leur sont assignés, ces derniers étant évalués soit par d’autres étudiant(e)s, soit par un programme informatique.
La décision des professeur(e)s de l’Etat de San José de s’opposer aux MOOC marque la dernière salve en date dans le débat qui s’étend peu à peu aux Etats-Unis sur le risque de voir l’enseignement en ligne élargir le fossé entre les universités riches et prestigieuses qui conçoivent ces cours, et celles, moins nanties, qui les achètent.
Dans une lettre ouverte exposant les motifs de leur opposition aux MOOC, les professeur(e)s ont exprimé leurs craintes d’assister à « l’émergence de deux catégories d’établissements d’enseignement supérieur : l’une regroupant les institutions et les universités correctement subventionnées où des étudiant(e)s favorisé(e)s suivraient des cours dispensés par un véritable professeur ; et une autre englobant les universités publiques et privées soumises à des contraintes financières, où les étudiant(e)s visionneraient toute une série de cours enregistrés, avant d’interagir avec un(e) professeur(e) que ce type d’enseignement aura transformé(e) en assistant(e) pédagogique mis(e) sur un piédestal - pour autant que l’interaction soit possible sur leur campus ».
Parallèlement à cela, les syndicats représentant le personnel universitaire aux Etats-Unis lancent un avertissement face à la menace qui pèse sur la propriété intellectuelle de leurs affilié(e)s. Depuis toujours, les professeur(e)s de l’enseignement supérieur restent propriétaires de leurs cours et de leurs écrits, mais avec l’émergence des MOOC, certaines universités et collèges tentent de mettre la main sur ce matériel didactique en vue de le commercialiser.