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Internationale de l'Education
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Asie-Pacifique : les éducateurs mettent l'accent sur la nécessité de l’enseignement public de qualité

Publié 19 septembre 2013 Mis à jour 23 septembre 2013

Plus de 400 syndicalistes de l'éducation sont réunis à Kuala Lumpur, Malaisie, du 18 au 20 septembre à l'occasion de la 7ème Conférence régionale Asie-Pacifique de l'IE. Les débats auront pour thème central : « Enseignement public de qualité - Bâtir l'avenir économique et social de la région Asie-Pacifique ».

La ministre adjointe de l'Education en Malaisie, Dato’ Mary Yap, a accueilli les délégué(e)s et les observateurs/trices en déclarant que « L'enseignement de qualité n'est pas seulement un droit humain, il  est aussi un enjeu décisif pour l'avenir de la région Asie-Pacifique ».

Elle a ajouté que l'investissement d'un pays dans l'éducation générait des bénéfices budgétaires sur le long terme ; on observe en effet une progression en matière de développement dans les pays qui ont investi dans le capital humain via l'éducation.

Elle a du reste souligné que la qualité de l'enseignement public reposait sur la qualité des enseignant(e)s et de leur formation, avant d'exercer et tout au long de leur carrière.

Un investissement essentiel

Les gouvernements se doivent d'investir généreusement dans l'éducation publique et de veiller à la réussite des étudiant(e)s, a poursuivi Dato’ Mary Yap.

« La qualité des enseignant(e)s est le gage d'une qualité durable de l'éducation, ce qui implique notamment des salaires plus élevés, une indemnité de transport supérieure pour les enseignant(e)s vivant dans des zones reculées et des incitatifs plus nombreux pour attirer les jeunes dans la profession et les y retenir. »

Dato’ Mary Yap a également insisté sur la nécessité de concevoir, pour les enseignant(e)s et le personnel éducatif, des environnements d'enseignement et d'apprentissage propices à l'exercice de leur métier.

Les OMD - la clé du futur

Elle estime que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) montrent que les efforts combinés des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des syndicats et de la société civile peuvent générer des résultats positifs. Elle a indiqué que les OMD constituaient l'offensive anti-pauvreté la plus efficace au monde.

C'est pourquoi un plus grand nombre d'OMD peuvent être réalisés d'ici 2015, et il convient d'intensifier les efforts dès à présent pour y parvenir durant les deux dernières années.

« La technologie n'est pas une solution miracle, et le personnel enseignant en classe est le mieux placé pour influencer les élèves ; il convient dès lors de fournir à ces enseignant(e)s le soutien nécessaire, » a souligné Dato’ Mary Yap. « L'éducation publique de qualité est un pilier essentiel pour bâtir l'avenir économique et social de la région Asie-Pacifique, et elle contribue au développement personnel et professionnel des individus, de même qu'au développement de la société au sens large. »

Elle a ajouté que l'éducation de qualité était un vecteur de paix, de démocratie, de solidarité et de compréhension interculturelle, et qu'elle apportait les compétences nécessaires afin de comprendre les enjeux locaux et mondiaux. Les pouvoirs publics doivent garantir l'accès à l'éducation pour tout un chacun.

IE : La responsabilité du rapprochement

« La loi de la jungle prévaut sur la loi de la justice, »  a déploré la Présidente de l'IE, Susan Hopgood. « Nous savons qu'une violence incessante sévit dans certains pays. Il incombe à l'IE et à ses affiliés d'insuffler une dynamique en faveur du rapprochement. L'éducation publique de qualité pour tous constitue une étape essentielle sur le chemin long et parsemé d'embûches qui mène à la démocratie. »

Et d'ajouter qu'au travers de l'éducation, la société apporte aux jeunes les attitudes, les compétences et les valeurs qui leur permettront de jouer leur rôle au sein de leurs communautés.

Du fait de leur caractère indépendant, la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme s'appliquent à tout un chacun, indépendamment de sa religion, de ses croyances, de ses origines culturelles ou de ses orientations sexuelles. Il s'agit des instruments les plus puissants faisant autorité ; ils font don de la liberté.

Hopgood a indiqué par ailleurs : « L'éducation de qualité est un outil déterminant pour mettre fin à la discrimination, en l'appuyant sur la tolérance et sur la compréhension entre les cultures. Nous avons besoin de l'éducation pour exister, et l'éducation doit faire des élèves les citoyens et les acteurs de notre société. »

De meilleures conditions de travail

Susan Hopgood a reconnu que, pour améliorer la qualité de l'enseignement, des investissements massifs s'imposent en faveur de la profession enseignante : sur le plan de la rémunération des enseignant(e)s, mais aussi en termes de conditions d'emploi et de formation.

La déprofessionnalisation constitue désormais le principal enjeu, a-t-elle indiqué.  Hopgood a expliqué qu'outre leur bataille professionnelle, les syndicats d'enseignant(e)s se devaient de livrer une bataille politique afin de donner à tous les élèves une chance équitable sur le marché du travail et dans la vie en général, grâce à l'éducation publique.

Ainsi que le démontre l'étude entreprise par l'IE en 2011 sur le financement des services publics de qualité, les ressources nécessaires au financement de l'éducation publique sont disponibles, seul le courage politique fait défaut.

Elle a insisté sur le fait que, contrairement à ce que soutient la Banque mondiale, rien ne prouve que la commercialisation de l'éducation permette d'en accroître la qualité. Et de souligner que les pays les plus performants au monde dans le secteur éducatif disposent de syndicats puissants et d'un système de dialogue social profondément ancré.

Année d'action mondiale de l'IE

Hopgood a ensuite introduit le thème de l'Année d'action mondiale de l'IE, qui s'annonce être une formidable opportunité pour l'IE et ses affiliés afin de veiller au maintien de l'éducation au rang de priorité auprès de tous les gouvernements à travers le globe, et solliciter la mise à disposition des ressources appropriées en faveur de l'éducation.

Elle a déclaré : « Il n'existe pas de solution bon marché, ni de pénurie : ne forçons pas les populations pauvres à devoir choisir entre nourrir leurs enfants ou les envoyer à l'école ! C'est immoral ! Nous devons jeter des ponts, et non des barrières, et promouvoir les droits humains et l'éducation de qualité pour tous les enfants de la planète !  Le déni des droits des enseignant(e)s et la pauvreté dans laquelle ils vivent se répercutent de manière négative sur la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage. »

Journée d’action de l'IE

Hopgood a annoncé aux participant(e)s la tenue prochaine de la Journée d’action de l'IE le 5 octobre 2014, à l'occasion de laquelle des rassemblements simultanés seront organisés afin de sensibiliser les gouvernements sur l'importance de l'éducation.

« Nous devons instaurer une nouvelle compréhension de l'éducation de qualité : nous devons appréhender l'éducation de manière constructive, en tant qu'outil favorisant la création de sociétés démocratiques, » a-t-elle précisé. « Nous devons également ouvrir la voie sur le rôle des femmes dans les écoles, dans la société et dans les syndicats. »

La Coordinatrice Senior de l'IE Shashi Bala Singh a présenté le rapport régional pour l'Asie-Pacifique, en soulignant la nécessité de lutter contre les coupes opérées dans les budgets de l'éducation, contre la violence à l'égard des filles et des femmes, les violations des droits humains ainsi que le travail des enfants, et ce au travers de l'éducation publique de qualité, de la coopération au développement et de l'équité entre les genres dans la région.