Le CSEE réagit à l’article de Soros sur l’éducation des enfants roms
Le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE), la région européenne de l’IE, a réagi à un article rédigé par George Soros, le Président du Soros Fund Management et de l’Open Society Foundations. Cet article réclame une meilleure éducation et des perspectives d’emploi pour les populations roms vivant dans l’Union européenne (UE).
« Les Roms représentent plus de 20 pour cent des nouveaux entrants sur le marché du travail dans les Etats membres de l’Union européenne les plus récents, mais leurs conditions de vie se sont détériorées depuis que beaucoup d’entre eux sont devenus des citoyens de l’UE », a écrit Soros dans The Guardian, un quotidien britannique, le 26 novembre.
Plus de 10 millions de Roms vivent en Europe et la plupart se concentrent dans la région des Balkans et dans les Etats membres de l’UE les plus récents, particulièrement en Roumanie, Bulgarie, Slovaquie et Hongrie, a-t-il expliqué. Soros regrette que l’attitude de la majorité de la population envers les Roms soit devenue plus hostile pratiquement partout en Europe.
Les Roms face à la marginalisation et au mépris
Il a remarqué que deux tendances se renforcent l’une l’autre: la marginalisation nourrit le mépris et vice-versa.
En voulant souligner que la seule solution pour sortir de ce piège est d’investir dans l’éducation et que cela rapporterait d’énormes dividendes sociaux, Soros écrit: « La bonne nouvelle est que nous savons comment préparer les enfants roms à devenir des membres productifs de la société. Mes fondations sont actives dans l’éducation des Roms depuis plus de 25 ans. Au cours de cette période, nous avons éduqué une petite cohorte de jeunes Roms qui ont conservé leur identité, mais qui sont également en mesure d’aller à l’encontre des stéréotypes hostiles qu’ont les personnes avec lesquelles ils communiquent. »
Il a rappelé aux lecteurs/trices qu’il avait contribué à la mise en place du Fonds pour l’éducation des Roms (REF) en 2005 pour aider les autorités éducatives nationales dans l’UE à améliorer l’éducation des enfants Roms. Il a déclaré que les programmes REF concernent actuellement chaque année plus de 100.000 étudiant(e)s, et notamment plus de 1.600 étudiant(e)s universitaires qui reçoivent une bourse.
Les gouvernement, soutenus par l’UE, doivent améliorer la portée des programmes développés par le REF, et tous les enfants Roms en Europe doivent pouvoir en bénéficier, a ajouté Soros.
Il a reconnu que la Commission européenne avait joué un rôle très utile au travers de ses fonds structurels qui couvrent jusqu’à 80 pour cent des coûts supplémentaires liés à l’intégration des Roms. Malheureusement, les 20 pour cent restants sont difficiles à trouver, à cause du sentiment anti Roms largement répandu en Europe, a-t-il regretté.
L’éducation et l’emploi sont des éléments vitaux
Afin d’aller à l’encontre des stéréotypes négatifs, les enfants Roms doivent être éduqués de manière à célébrer et à être fiers de leur héritage rom. Mais l’éducation ne suffit pas et les Roms doivent pouvoir trouver un emploi, a déclaré Soros.
« Les Roms d’Europe éduqués prouvent chaque jour qu’il est tout à fait possible de résoudre le problème, » a-t-il déclaré. Mais cela prendra plus d’une génération et l’Europe ne peut pas se permettre d’attendre la reprise économique. Au contraire, étant donné l’augmentation de la population rom, la prospérité à long terme de l’Europe dépend de l’inversion de la tendance actuelle – et il faut agir dès maintenant. »
CSEE: Projet de développement d’une éducation de qualité non discriminatoire pour les enfants roms
« L’IE, le CSEE et leurs affiliés sont opposés à tous les stéréotypes et militent en faveur d’un accès à une éducation de qualité pour toutes et tous, » a déclaré Martin Rømer, le Directeur du CSEE. « Nous croyons également tous que les autorités publiques sont responsables des investissements dans une éducation publique de qualité pour toutes et tous. »
En Europe, plus de sept millions de Roms se trouvent dans une situation très difficile, a-t-il souligné. En outre, il a fait remarquer qu’au cours des dernières décennies, la question de l’éducation des enfants roms a été négligée par la plupart des gouvernements.
Le CSEE a décidé de réagir à cette situation discriminatoire et a soumis une proposition de projet à la Commission européenne. Ce projet a été approuvé au printemps 2004 et est intitulé Developing non-discriminatory quality education for Roma children.
Travailler en collaboration étroite avec les syndicats d'enseignants en Bulgarie, Slovaquie et Hongrie sur l’amélioration de la situation pour les enfants roms dans l’éducation a été une expérience très positive pour le CSEE, a déclaré Rømer.
« Des représentants syndicaux/les et des enseignants engagés ont pris part au projet et se sont consacrés à l’amélioration de l’accès des enfants roms à l’éducation, » a-t-il dit. « De cette façon, les objectifs du projet ont été réalisés dans les temps et de manière satisfaisante. Plus important encore, les syndicats ont développé des plans d’action nationaux pour chaque pays, avec des suggestions et des actions concrètes sur la façon d’améliorer l’accès des enfants roms à une éducation de qualité. »
La brochure du CSEE de 2007 résume toutes les étapes du projet Developing non-discriminatory quality education for Roma children et est disponible ici.
Vous pouvez télécharger le manuel de formation ETUCE Project - Developing non-discriminatory quality education for Roma children ici; et le rapport de la conférence de clôture du projet ici.