Amérique latine: les éducatrices s’unissent pour renforcer la participation des femmes dans la sphère publique
Le Réseau des travailleuses de l’éducation d’Amérique latine de l'IE s’est réuni au Costa Rica, du 27 au 29 novembre, dans l’objectif de renforcer la participation des femmes à la prise de décision.
A cette occasion, Denise Mora (du Costa Rica) et Rosalba Gómez (de Colombie), toutes deux membres du Comité régional de l'IE pour l'Amérique latine, ont mis en lumière l'importance du Réseau dans les domaines de la formation et du renforcement des capacités des femmes syndicalistes.
« La participation, ainsi que la sensibilisation des comités exécutifs des organisations, s’avèrent essentielles au renforcement de la participation des femmes », a expliqué Rosalba Gómez.
Denise Mora a quant à elle souligné l’importance du Réseau des travailleuses qui a permis l’établissement de liens étroits entre de nombreuses éducatrices depuis 2007.
A la conquête de la sphère publique
Au nombre des intervenants lors de cette réunion figuraient notamment Elibeth Venegas, députée de la République du Costa Rica, ainsi qu’Ana Helena Chacón, militante pour les droits des femmes et ancienne députée.
Ana Helena Chacón a insisté sur la nécessité d’instaurer des quotas de participation afin d’assurer l'égalité au regard de la participation des femmes et des hommes dans les sphères de pouvoir. « Sans l’instauration de quotas de participation, il nous faudra deux siècles de plus pour parvenir à l'égalité », a-t-elle affirmé.
« Cuba est le seul pays dans lequel la participation des femmes a augmenté de façon considérable et ce, sans même aucune loi sur les quotas », a indiqué Ana Helena Chacón.
Pour l'actuelle députée Elibeth Venegas, la dimension de genre est omniprésente dans tous les domaines, que ce soit au sein des foyers, au niveau politique, sur le plan social, etc.
Elibeth Venegas a expliqué que « faire de la politique », cela impliquait avant tout d’exprimer et de communiquer des idées, de dénoncer, d’agir pour le bien collectif, d’exercer un pouvoir et de prendre des décisions, de contrôler les biens publics, d’exiger des résultats et de proposer des projets.
Et la députée d’indiquer qu’il s’avère important de « renforcer la position des dirigeants solidaires, paritaires et sensibles à la dimension de genre, en tant que stratégie pour accéder au pouvoir politique », ainsi que de « soutenir les initiatives en matière d'influence politique des femmes ».
En route vers l'égalité
Le coordinateur principal du Bureau régional d’Amérique latine de l'Internationale de l'Education , Combertty Rodríguez, a insisté sur le fait que les comités exécutifs doivent faire preuve de cohérence dans leurs stratégies visant à permettre aux femmes d’accéder à des postes de dirigeant et à soutenir leur présence dans ces sphères de pouvoir.
« Il est inutile d'élire une femme, pour ensuite voir cette victoire réduite à néant après un changement de directive », nous a-t-il précisé.
« La région Amérique latine de l’IE est convaincue que la participation des femmes contribue au renforcement des syndicats. C’est pourquoi notre Comité régional de l’IE concentre principalement ses activités sur le Réseau des travailleuses, véritable vecteur de participation, de renforcement des capacités et de formation des femmes au sein des syndicats affiliés. »
Ce sujet sera débattu durant la seconde Conférence mondiale des femmes de l’IE, qui se tiendra du 7 au 9 avril à Dublin, en Irlande. Le thème de la conférence est « Les femmes au sein des syndicats et de l'éducation: des paroles aux actes », et l’ordre du jour inachevé des femmes en tant que dirigeantes au sein de syndicats sera repris dans une présentation clé et lors d’une discussion en panel entre des femmes de premier plan dirigeantes de syndicats d’enseignants.
Visitez le site web de la Conférence ici.