Allemagne: L’inclusion requiert une mise en œuvre conjointe par les gouvernements au niveau fédéral, national et local
« Promouvoir l’individu. Comment faire ? » - tel était le slogan de la Journée des enseignant(e)s allemand(e)s qui a récemment réuni plus de 1.000 enseignant(e)s à Dortmund. A cette occasion, une journée de formation nationale était organisée par la Verband Bildung und Erziehung(VBE), affiliée à l’IE, à l’intention des enseignant(e)s de tous niveaux. A l’image des éditons précédentes, l’accent était mis sur des écoles inclusives.
La nécessité du dialogue social
« Compte tenu des enjeux actuels posés dans le seul secteur de l’éducation, c’est mal comprendre le fédéralisme que de dessaisir l’Etat fédéral allemand de toute responsabilité en matière de politique éducative en imposant une interdiction de coopération », a déclaré Udo Beckmann, Président fédéral de la VBE et Président de la VBE Rhénanie-du-Nord-Westphalie. « Nous appelons les pouvoirs politiques à mettre un terme à cette lutte pour les compétences. Plutôt que d’interdire la coopération, proposez une offre intéressante en la matière! L’inclusion est une responsabilité sociale et relève d’une mise en œuvre conjointe par les gouvernements au niveau fédéral, national et local. »
Et de poursuivre: « L’inclusion ne pourra se concrétiser qu’une fois que les ressources humaines, matérielles et spatiales nécessaires auront été intégrées dans les plans financiers. »
Beckmann a souligné la volonté manifeste du personnel éducatif de l’ensemble des régions allemandes d’obtenir les qualifications requises afin de s’engager dans de nouvelles activités, tout en dénonçant un sentiment d’abandon de la part du gouvernement.
« La VBE appelle à un dialogue vaste et transparent, qui aille droit au but et prenne en considération les préoccupations ainsi que les besoins des individus impliqués », a-t-il déclaré. « Une fois mise en œuvre, l’inclusion doit profiter à tout un chacun – aux enfants en difficultés, comme aux autres. »
Le soutien de la société civile à la démarche d’inclusion dans les écoles
Soixante et onze pour cent des Allemand(e)s et soixante-neuf pour cent de la population de Rhénanie-du-Nord-Westphalie estiment que l’intégration, dans l’enseignement primaire, d’enfants ayant des difficultés d’apprentissage aux côtés d’autres enfants de classes ordinaires, présente des avantages considérables. Beckmann a souligné que ces chiffres dénotaient d’un soutien populaire significatif à l’égard de l’inclusion. Il a par ailleurs ajouté que huit citoyen(ne)s allemand(e)s sur dix considéraient que la réduction des effectifs de classes était une condition préalable à l’apprentissage en commun, mettant en garde contre « un risque que les décideurs politiques réduisent à néant les efforts d’inclusion. »
IE: Un soutien nécessaire pour défendre les droits de tous les élèves
L’éducation inclusive implique que « tous les élèves suivent un apprentissage commun, selon un même degré d’exigences et, autant que faire se peut, au sein du même établissement scolaire, indépendamment de leur genre, leurs croyances, leur appartenance ethnique, le contexte culturel ou économique dans lequel ils évoluent, ou leurs capacités physiques ou intellectuelles », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE.
Et d’ajouter: « Dans un contexte d’éducation inclusive, les élèves sont directement confrontés aux enjeux de la diversité et apprennent assez tôt à devenir des citoyennes et citoyens bienveillants et plus responsables. Pour que l’éducation soit réellement inclusive, l’effort requis est complexe et exige une approche proactive de la part des pouvoirs publics, des enseignantes et enseignants et des travailleuses et travailleurs de l’éducation, des élèves, des parents et de la société civile, pour intégrer, au sein d’un même établissement scolaire, des élèves issus de milieux différents et présentant des capacités d’apprentissage ainsi que des aptitudes physiques distinctes. »
Ainsi que l’a souligné van Leeuwen: « La qualité de l’éducation et de la formation initiales et continues assurées aux enseignantes et enseignants est essentielle pour les doter des connaissances et compétences qui leur permettront de fournir des services adéquats aux élèves issus de milieux différents, affichant des capacités et des orientations diverses. Un tel système d’éducation, de formation et de développement professionnel des enseignantes et enseignants devrait être intégralement financé par les pouvoirs publics et ciblé de manière à aider les enseignantes et enseignants à accepter la diversité et à l’exploiter en vue d’améliorer l’expérience d’apprentissage. »