Ukraine: Mise en place d'une permanence téléphonique pour les étudiant(e)s et enseignant(e)s en Crimée
Le Ministère de l'Education ukrainien a mis en place une permanence téléphonique au profit des étudiant(e)s et enseignant(e)s en Crimée, qui pourraient devenir citoyen(ne)s russes à l'issue du référendum du 16 mars. « Nous recevons de nombreux appels de jeunes gens très inquiets pour leur avenir », a déclaré un Ministre adjoint de l'Education à la délégation de l'IE en visite à Kiev les 13 et 14 mars. « Nous avons invité nos universités à ouvrir leurs portes aux étudiantes et étudiants de Crimée désireux de quitter la péninsule pour ne pas avoir à se réveiller, un jour prochain, en ayant changé de nationalité. »
Selon Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE, « les semaines à venir pourraient bien déterminer les nouvelles orientations des relations politiques mondiales au cours des dix prochaines années. Le processus de rattachement de la péninsule de Crimée initié par M. Poutine représente, sinon un acte de guerre, tout du moins une grave violation du droit international, et ne saurait en aucun cas être toléré. Il se peut que nous soyons confrontés à la crise la plus dangereuse de ces trente dernières années. »
Van Leeuwen explique que la visite de l'IE à Kiev constituait un témoignage de solidarité à l'endroit du mouvement démocratique national ainsi que des deux organisations membres de l'IE en Ukraine, le Syndicat des employé(e)s de l'éducation et de la science (STESU) et le Syndicat indépendant de l'éducation (VPONU).
Fort de 2 millions de membres enseignant(e)s, professeur(e)s d’université, personnels d'encadrement scolaire et étudiant(e)s, le STESU est le syndicat le plus important dans le pays. Dans les semaines qui ont précédé la destitution du Président Ianoukovytch, les protestataires ont occupé le bâtiment abritant le siège du STESU et de la Confédération des syndicats libres d'Ukraine (KVPU), sur la place de l'Indépendance. Celui-ci a été détruit par les flammes, après avoir été assailli par les forces de police.
La délégation de l'IE s'est rendue sur la place de l'Indépendance et a rendu hommage aux personnes tuées lors des affrontements. Il a été convenu avec les syndicats que l'IE apporterait son aide au STESU afin de transférer ses bureaux et rétablir la communication avec ses sections syndicales régionales et locales. Van Leeuwen a déclaré: « Cette aide ne s'entend pas uniquement comme un témoignage de solidarité internationale. Nous voulons également aider le STESU à tisser des liens d'unité parmi ses membres, qui comptent un demi-million de personnes d'origine russe. Notre but est également d'éviter tout rattachement de la partie orientale de l'Ukraine à la Russie. Nous devons aider le mouvement syndical enseignant du pays à reprendre pied dans les plus brefs délai, pour lui permettre de continuer à jouer son rôle dans le renforcement du mouvement démocratique. »
Il a par ailleurs été convenu que l'IE apporte son aide au STESU comme au VPONU à travers des programmes de renforcement de capacités et de développement professionnel.
Le 14 mars, les représentant(e)s de l'IE ont rencontré des haut(e)s fonctionnaires de la délégation de l'UE et de l'ambassade américaine et les ont invité(e)s à impliquer les syndicats dans les efforts de reconstruction de l'économie nationale. Martin Rømer, Directeur européen de l'IE, a souligné l'importance du dialogue social. Il a du reste insisté sur le fait que des organismes prêteurs tels que l'UE, le FMI, et d'autres, ne devaient pas imposer de conditions néfastes pour le secteur éducatif et la profession enseignante.
Emmenée par le Secrétaire général de l'IE Fred van Leeuwen, la délégation était notamment composée de Randi Weingarten (Présidente, AFT, Etats-Unis), Michelle Ringuette (AFT, Etats-Unis), Slawomir Broniarz (Président, ZNP, Pologne), Kounka Damianova (Secrétaire internationale, SEB, Bulgarie), Patrick Roach (Secrétaire général adjoint, NASUWT, R.-U.) et Martin Rømer (Directeur européen de l'IE). Avant de quitter Kiev, la délégation s’est rendue au mémorial de Babi Yar, où 100.000 à 150.000 personnes furent assassinées par les Nazis durant la Seconde Guerre Mondiale - des dizaines de milliers de juifs et des milliers de prisonniers de guerre soviétiques, communistes, Roms, nationalistes ukrainiens et otages civils.