Honduras: Une mission de l’OIT évalue les violations des droits syndicaux
Réunies la semaine passée, la Fédération des organisations d’enseignant(e)s du Honduras (FOMH) et la Mission de contacts directs de l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont dénoncé les atteintes aux droits des enseignant(e)s et les menaces pesant sur l’enseignement public au Honduras.
Sous l’effet des fortes pressions exercées par les organisations de l’enseignement honduriennes à l’occasion de la 102e Conférence internationale du travail de l’OIT à Genève, et avec l’appui de l’IE, l’OIT avait décidé de dépêcher une mission au Honduras afin d’évaluer le niveau des violations des droits syndicaux dénoncées par la FOMH.
Basée à Bruxelles, l’IE a collaboré à la présentation de ce rapport et apporté son plein appui, notamment au travers de la visite officielle de Fred Van Leeuwen organisée dernièrement à Tegucigalpa.
Les droits syndicaux pris pour cible
La situation relative aux droits humains et syndicaux au Honduras est critique. En 2013, de nombreuses plaintes ont été déposées concernant des licenciements abusifs de directeurs/trices et directeurs/trices adjoint(e)s de centres éducatifs, le non versement de salaires depuis 2008, et des persécutions subies par les dirigeant(e)s d’organisations syndicales enseignantes. Il règne aujourd’hui une atmosphère tendue et menaçante que le pays n’avait plus connue depuis le coup d’état de 2009. Un représentant de l’OIT au Honduras a fait savoir que la Commission de l’application des normes de l’OIT s’intéressait tout particulièrement à ce pays en raison de graves violations à l’encontre des droits syndicaux.
Le temps passe et les problèmes n’ont pas été résolus; la situation s’est même détériorée, comme l’ont fait observer les membres de la FOMH.
Treize motions d’ordre
La plainte à l’origine de la mission dépêchée par l’OIT au Honduras énumère toute une série de droits violés en 2010 – des violations qui se sont traduites par une restriction du droit de grève et par la non application du régime économique établi dans le Statut des enseignant(e)s hondurien(ne)s, entre autres aspects.
En outre, le décret instituant l’état d’urgence adopté en 2010 n’était pas conforme aux exigences constitutionnelles et plus de 300 enseignant(e)s ont été suspendu(e)s de leurs fonctions pour le simple fait d’avoir participé à des rassemblements syndicaux cette année-là.
Le document mentionne également la disparition d’Ilse Velasquez, une enseignante membre de COLPROSUMAH, décédée alors qu’elle participait à une manifestation pacifique organisée à l’appel de la FOMH.
Au total, 13 motions constituant des violations flagrantes des droits syndicaux au Honduras ont été présentées, en accord avec la FOMH.