Lettonie: Mobilisation syndicale en vue d’obtenir une hausse des salaires
Le 12 mai, le personnel éducatif et scientifique a activement participé à des actions de protestation à Riga afin de réclamer un financement public supplémentaire pour mener à bien des réformes effectives de l’éducation. L’action a été organisée par le Latvian Educational and Scientific Workers' Trade Union (LIZDA), l'affilié national de l’IE. Le LIZDA cherche à obtenir un financement supplémentaire pour l’éducation afin de garantir un salaire décent à ses membres.
Le syndicat n’est pas satisfait du modèle de financement actuel qui suit le principe « L’argent suit l’enfant ». Selon le LIZDA, ce modèle ne garantit pas un salaire décent et motivant au personnel de l’éducation et n’offre pas à tous les enfants des droits égaux de bénéficier d’une éducation de qualité.
Dans le même temps, le budget national pour la période 2015-2017 ne prévoit ni des fonds supplémentaires pour l’adoption et l’introduction d’un nouveau modèle de financement ni une augmentation des salaires du personnel de l’éducation. Cette année, il manque 2,5 millions d’euros pour les salaires des enseignant(e)s, selon le LIZDA.
Le syndicat lance un appel pressant aux pouvoirs publics afin qu’ils garantissent une rémunération pour le travail réalisé par l’ensemble du personnel enseignant et académique. La dernière enquête du LIZDA montre qu’en moyenne, l’Etat ne paie pas 18 heures de travail par semaine aux enseignant(e)s et leur doit 341,28 euros par mois.
Le salaire doit équivaloir à la moyenne de l’Union européenne
En Lettonie, le coût de la vie augmente et, parallèlement, la rémunération du personnel éducatif et scientifique continue d’être l’une des plus basses de l’Union européenne. De ce fait, le LIZDA a maintenu sa revendication que le gouvernement paie au moins 18 heures par semaine. De plus, avec les partenaires sociaux lettons, le syndicat a tenté d’élaborer un calendrier pour une hausse des salaires du personnel de l’éducation de tous les niveaux au cours des prochaines années. Ce calendrier garantirait une hausse de 10 pour cent par an jusqu’à ce que le salaire moyen du personnel de l’éducation de l’Union européenne soit atteint.
Le 17 mars, le Ministère de l’Education et des Sciences a commencé à élaborer un nouveau système de rémunération pour le personnel de l’éducation ainsi qu’un calendrier d’augmentation des salaires. Ce processus devrait prendre fin le 15 mai. Même si cela se fait, le LIZDA soutient que rien ne garantit qu’un financement supplémentaire sera trouvé pour mettre en œuvre ces nouveaux paiements.
La Ministre de l’Education et des Sciences, Ina Druviete, a toutefois rassuré les enseignant(e)s sur le fait que les 2,5 millions d’euros nécessaires pour le paiement de leurs salaires seront trouvés. Le Ministère de l’Education prépare un rapport d’information pour le gouvernement, a-t-elle déclaré.
Elle a poursuivi en indiquant qu’elle comprend la situation et soutient le syndicat dans son action pour défendre les intérêts de ses membres. « J’ai été membre d’un syndicat pendant 30 ans et je sais combien cette organisation est influente », a-t-elle complété.
Le gouvernement doit écouter les revendications des enseignant(e)s
La Présidente du LIZDA, Ingrida Mikisko, a déclaré qu’il est important d’exprimer le mécontentement du personnel de l’éducation par rapport à la situation actuelle. Ne pas le faire reviendrait à une acceptation tacite du statu quo. « Le personnel de l’éducation formule des revendications auxquelles le gouvernement doit répondre de toute urgence parce que notre patience est à bout », a-t-elle déclaré.
Selon une enquête menée par l’institut de sondage TNS, 71 pour cent des habitant(e)s économiquement actifs/ives de Lettonie soutiennent les revendications d’augmentation salariale des enseignant(e)s.
Martin Rømer, directeur de la Région européenne de l’IE, le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE), était à Riga et a eu un entretien séparé avec la Ministre de l’Education pour soutenir les revendications du LIZDA. Au cours de la manifestation, Martin Rømer a prononcé un discours soutenant les exigences spécifiques d’une hausse salariale et a déclaré que « le gouvernement connaît l’adresse où envoyer l’argent qui disparaît depuis 2009. »
« Des enseignantes et des enseignants de qualité ainsi que des environnements et des outils d’enseignement et d’apprentissage de qualité sont essentiels pour une éducation de qualité », a?t?il dit. « Et le personnel enseignant devrait bénéficier d’un salaire et de conditions de travail qui l’encouragent à poursuivre son métier et lui permettent de se concentrer totalement sur ses activités d’enseignement et de ne pas se préoccuper du coût de la vie ou de ses conditions de travail. »