Les enseignant(e)s doivent être au centre de la stratégie pour l’éducation post-2015
A l’occasion de la Réunion mondiale sur l’Education pour tous (GEM) tenue à Muscat, à Oman, l’IE a exhorté l’UNESCO et ses Etats membres à accorder une place centrale aux enseignant(e)s pour toutes les initiatives visant à améliorer la qualité de l’éducation pour tous, prises dans le cadre de la nouvelle stratégie mondiale pour l’éducation.
Regroupant David Edwards, Secrétaire général adjoint de l’IE, Dennis Sinyolo, Coordinateur senior à l’unité Education et Emploi de l'IE, et le Professeur Keith Lewin, de l’Université du Sussex, la délégation de l’IE a souligné le rôle crucial que jouent les enseignant(e)s pour garantir un accès équitable à l’éducation de qualité pour tous. La délégation a encouragé les gouvernements à investir dans les enseignant(e)s, leur formation initiale, leur développement professionnel continu et leurs salaires, et à améliorer leurs conditions d’emploi et les structures d’encadrement.
« La qualité d’un système éducatif national est toujours proportionnelle à la qualité de ses enseignantes et enseignants ; de même, la qualité des enseignantes et enseignants au sein d’un pays restera toujours tributaire de la qualité de son système d’éducation », a déclaré Edwards lors de son intervention à la GEM.
Il a poursuivi en demandant instamment à l’UNESCO de faire en sorte que la communauté enseignante se voie accorder une place centrale au sein de la nouvelle stratégie pour l’éducation, dont l’adoption est prévue en 2015:
« Les nouveaux objectifs en faveur de l’éducation ne pourront être atteints en l’absence d’investissements financiers appropriés. C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des gouvernements à réaliser des investissements suffisants dans leurs systèmes d’éducation nationaux et exhortons les pays donateurs à respecter leurs engagements. »
Investir dans des enseignant(e)s de qualité: une condition indispensable
Le rôle central des enseignant(e)s a été mis en lumière dans le Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2013/2014, dont les principales conclusions ont été présentées par Pauline Rose, Professeure en éducation à l’Université de Cambridge et ancienne Directrice du RMS.
« Nous sommes face à une crise mondiale de l’apprentissage, qui ne pourra être endiguée qu’avec la participation des enseignant(e)s et de leurs syndicats », a déclaré Rose. Elle a ensuite présenté quatre stratégies destinées à garantir à chaque élève un enseignement dispensé par les enseignant(e)s les plus compétent(e)s: attirer les meilleur(e)s candidat(e)s au sein de la profession enseignante, leur offrir une formation de haute qualité, veiller à déployer les effectifs là où ils sont le plus nécessaire et assurer leur rétention en leur offrant des salaires décents.
Afin de gagner un maximum de soutien pour garantir l’inclusion d’un objectif en faveur de la communauté enseignante au sein du programme post-2015, l’IE, la Campagne mondiale pour l’Education et l’ Open Society Foundations ont organisé une séance parallèle intitulée « Investir dans des enseignant(e)s de qualité pour améliorer la qualité de l’éducation ». S’appuyant sur les commentaires et les expériences pratiques des enseignant(e)s aux quatre coins du globe, présentés dans le rapport d’évaluation de l’EPT réalisé par l’IE, la séance s’est penchée sur les principaux obstacles et opportunités qui empêchent ou favorisent l’amélioration de la qualité des enseignant(e)s et l’augmentation de leur nombre en vue de répondre aux objectifs mondiaux en matière d’éducation.
Sinyolo a présenté les conclusions préliminaires du rapport d’évaluation de l’EPT par les enseignant(e)s ainsi que les objectifs proposés par l’IE en faveur des enseignant(e)s:
« D’ici à 2030, les gouvernements doivent faire en sorte que chaque enfant puisse bénéficier d’un enseignement dispensé par du personnel professionnel qualifié, rémunéré en bonne et due forme et encadré correctement, dans des classes de moins de trente élèves. »
A l’occasion de l’événement parallèle, le Ministre de l’Education de l’Etat plurinational de Bolivie, Roberto Aguilar, a pris la parole pour expliquer la situation dans son pays, où il collabore avec les enseignant(e)s et leurs syndicats en vue d’améliorer les politiques éducatives et les méthodes pédagogiques. Le Ministre a soutenu l’appel lancé par l’IE pour garantir que chaque enfant puisse bénéficier d’un enseignement dispensé par du personnel qualifié et bien encadré.
Coup de projecteur sur le sort des enfants en situation de conflit
Au cours de son allocution à la GEM, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a condamné l’enlèvement de jeunes filles scolarisées, perpétré par le groupe Boko Haram au Nigeria. Elle a également insisté sur le sort des enfants réfugiés syriens dans les pays limitrophes. Bokova a souligné que chaque enfant, quelles que soient ses caractéristiques ou sa situation personnelle, doit se voir accorder le droit à l’éducation. L’éducation est le meilleur investissement à long terme que puisse faire une société pour garantir un avenir plus durable et orienté sur l’inclusion.
Processus en cours pour la définition des objectifs en faveur de l’éducation
Suite au plaidoyer de l’IE, les participant(e)s ont unanimement reconnu l’importance des enseignant(e)s et du dialogue avec les syndicats de l’éducation.
La GEM a adopté une déclaration proposant des objectifs pour l’éducation de demain. Les objectifs proposés seront réexaminés, avant d’être soumis aux Nations Unies et au Groupe de travail ouvert sur le développement durable. Ils seront également intégrés à un Cadre d’action, dont l’adoption est prévue en mai 2015, en Corée du Sud.
La GEM a été précédée d’une réunion du Comité directeur du Groupe de travail international des enseignant(e)s pour l’EPT, lequel a approuvé un nouveau Plan d’action dont les priorités sont le plaidoyer et la recherche pour toutes les questions concernant les enseignant(e)s. L’IE est membre à la fois du Comité directeur de ce groupe de travail et du Comité directeur de l’Education pour Tous.